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Bienvenue dans l'ouest sauvage Invité, nous sommes en début d'année 1874
 
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 Elisabeth Chesterfield | Terminé |

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Elisabeth

Elisabeth


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Elisabeth Chesterfield | Terminé | Empty
MessageSujet: Elisabeth Chesterfield | Terminé |   Elisabeth Chesterfield | Terminé | EmptyLun 9 Jan - 9:10




WANTED

    Nom: Chesterfield
    Prénom: Elisabeth
    Surnom: Beth
    Age: 19 ans
    Couleur des cheveux: Châtain clair
    Couleur des yeux: Noisette
    Taille: 1m70
    Signes particuliers: Je hoquette de manière intempestive lorsque je suis gênée. Cela n'arrive bien (trop) souvent que lorsque je mens.




Votre héros


Description physique:

Sans être d'une beauté déroutante, je m'estime jolie. J'ai des traits agréables, une abondance de boucles couleur châtaigne qui cascadent jusqu'au milieu du dos mais que je rassemble bien souvent en chignon ou queue de cheval, des prunelles noisettes. Mes proportions sont harmonieuses sans être ostentatoires et je bénéficie d'une silhouette élancée, d'une taille naturellement fine qui me dispense de ces maudits corsets quand ils ne sont pas indispensables.
Si j'affectionne les jolies robes, j'apprécie autant les jupes amples que l'ont trouve dans l'Ouest, les chemisiers, les pantalons surtout. Ils offrent une liberté de mouvement incroyable, les hommes ne connaissent pas leur chance de pouvoir les porter en permanence.
Je ne passe pas inaperçue mais je n'ai jamais vu quelqu'un se retourner sur moi plus longuement que par brève curiosité.

Caractère:

Je suis quelqu'un de très têtu. Une fois une décision prise, il est difficile de me faire changer d'avis, quand bien même il m'apparaîtrait rapidement que je fais fausse route. Je sais aussi ce que je veux ou ne veux pas. Je me donne les moyens d'atteindre mes objectifs, de mener mes projets à bien. Je ne baisse pas les bras facilement et si je peux parfois me décourager, ce n'est jamais que le temps de faire le point et d'envisager la situation sous un autre angle pour mieux me redresser.
Je m'estime honnête. Je ne cherche à faire du mal à personne et essaye de n'en faire à personne. Je ne mens pour ainsi dire jamais, mais c'est plus parce que mon hoquet me trahirait que par souci de la vérité.
Je pense être quelqu'un de loyal pour une femme, ne revenant jamais sur une parole donnée et ne tournant jamais le dos à un ami.
A côté de cela, j'ai la sale manie de ne jamais taire le fond de ma pensée, de me montrer directe dans mes questions comme dans mes réponses. Si clairement, mes origines anglaises et mon éducation me déservent dans ce pays, j'utilise ma langue comme une arme pour déstabiliser, gifler ou calmer mes interlocteurs.
Je ne me vois pas comme une petite chose fragile à protéger. Je suis consciente de mes faiblesses, de mes limites, mais je déteste l'idée d'être un poids pour qui que ce soit. De ce fait, je me plainds rarement, je ne ménage pas mes efforts ni mon temps pour me rendre utile.
Je reconnais être quelqu'un de rancunier, n'aimant pas qu'on touche à ce qui m'appartient ou qui me tient à coeur. Cela me rend hargneuse et je peux me montrer retors voire mesquine pour obtenir réparation.
Enfin, j'ai beau être une riche héritière, je ne me sens pas pour autant supérieur à qui que ce soit, même si je concède qu'il m'arrive d'en jouer de temps à autre à l'égard de certaines personnes. Je ne suis pas avide de pouvoir, pas plus que d'argent.
Pas plus qu'en Angleterre, je ne cherche à me marier ou même à m'enticher. Je suis célibataire, fière de l'être et bien décidée à le rester. Je n'ai pas abandonné père et frères pour me laisser dicter ma conduite par un mari !

Défaut(s) choisi(s):

Butée, déterminée, rancunière, langue de vipère parfois, trop direct bien souvent. Un maudit hoquet aussi.

Votre histoire:

Quatrième enfant d'une famille appartenant à la petite noblesse anglaise, je suis née à Londres au début de l'automne 1861. Mon père était un homme occupé, que ce soit par son travail d'avocat, par son siège à la chambre des Lords, ses soirées à son club ou encore ses maîtresses. Il n'avait pas beaucoup de temps à accorder à sa progéniture, se déchargeant sur sa femme de la responsabilité de son éducation. Dire que je l'aime serait exagéré. J'ai du respect pour lui, sans plus. Ma mère a fait de son mieux. Entendez par là qu'elle nous a trouvé de bonnes nurses, de bonnes gouvernantes et de bons précepteurs pour veiller sur nous pendant qu'elle-même pouvait rendre visite ou recevoir ses amies, siroter du thé ou du sherry relevé par du laudanum, jouer au whist ou au bridge, parader à des soirées mondaines. Vous trouvez que je noircis le tableau ? Si peu. Les rares souvenirs que j'ai des moments où mes parents étaient présents et nous portaient de l'intérêt, ce sont pour nous demander le silence à table, le calme durant la journée ou pour nous sermonner quand nos bêtises remontaient jusqu'à leurs oreilles. Le « nous », ce sont mes deux frères, ma soeur aînée et moi-même.

Permettez que je vous dresse leurs portraits. Il y a d'abord Georges Chesterfield, troisième du nom. Dès son plus jeune âge, il a été élevé dans l'idée de devenir quelqu'un d'important et l'héritier de la famille, celui à qui il incomberait de prendre la relève du cabinet d'avocats de notre père, de perpétuer la lignée et le nom. Ce qui devait arriver arriva. Il est prétentieux, avide de pouvoir, d'argent, de reconnaissance. Intelligent et travailleur, reconnaissons-lui aussi ces qualités. Mais il manque d'esprit, d'humour et je doute qu'il soit capable de plus que de la tendresse envers sa femme et ses propres enfants. Viens ensuite James, son cadet d'un an à peine. Autant Georges se savait l'héritier, autant Jamie savait que, sauf si son aîné venait à mourir, il ne le serait pas. Au lieu de ruminer sur cette idée, échafauder des plans pour l'éliminer, il prenait la vie du bon côté et ne s'attardait que sur les avantages de sa position. Pour faire cours, il est le mouton noir de la famille, celui qui ne perd jamais une occasion de détendre l'atmosphère d'un trait d'humour, qui se dispense de jouer les hypocrites pour sauver les apparences, qui ne se soucie pas d'être vu dans les tripots, de voir ses liaisons faire scandales et d'entacher son nom de famille. Cela ne fait pour autant pas de lui un oisif. Il a fait carrière dans l'acier, suivant les traces d'un oncle à défaut d'un père, avec succès qui plus est.

En troisième position, nous retrouvons Sophie, de trois ans mon aînée. Une poupée blonde écervelée mais tellement jolie qu'on lui pardonne sa stupidité. Ma soeur est ce qu'on peut considérée comme la parfaite petite oie blanche à marier. Jamais un pas de travers, jamais un mot plus haut que l'autre, jamais un geste déplacé, un regard trop appuyé. Jamais le moindre avis tranché, la plus petite opinion personnelle. Sophie savait qu'elle ferait un beau mariage, que c'était dans l'ordre naturel des choses puisqu'elle était la première fille des Chesterfield. Elle savait que ce n'était pas elle qui choisirait, que c'est notre père qui lui présenterait un excellent parti ou déciderait de la main à qui il la confierait si elle venait à recevoir des demandes inattendues. De l'avis général, elle était la jeune fille dont toutes les belles-mères rêvent, citée en exemple aux autres jeunes filles qui s'écartaient un peu trop de l'Etiquette, admirée par les jeunes gens – quoi que là il m'est difficile de dire si c'était sa beauté qui était convoitée ou sa dot, peut-être les deux – qui s'empressaient de la faire danser dans les bals et soirées, de rechercher un peu d'intimité en sa compagnie, ce qu'elle leur refusait toujours, poliment, cela va de soi.

L'avantage d'être quatre enfants à la maison, c'est que nous formions des duos. Georges et Sophie, Jamie et moi. Malgré la différence d'âge entre nous, cinq ans, je m'entendais vraiment bien avec celui-ci. Jamais il ne me reprochait d'être bruyante, d'être collante, d'être moi tout simplement. Pour Georges et Sophie, j'étais une gamine exubérante, trop jeune pour comprendre, l'esprit trop affûté pour son bien, la tête farcie par des lectures inutiles. Je soupçonne mes parents de penser la même chose encore aujourd'hui. Mais Jamie n'était pas comme eux. Loin de me brimer, de m'inciter à me corriger, il m'encourageait à sortir du moule trop étroit pour moi, nourrissait mes désirs d'aventures par des entreprises périlleuses comme se déguiser en garçon pour pénétrer dans les tripots où il se rendait parfois pour jouer aux cartes, m'apprenait à lever le coude comme un homme et faisait en sorte que je rentre indemne à la maison, ni vue ni entendue.

Je ne mentirai pas. J'ai eu une enfance agréable. Je n'ai pas vécu de drames familiaux, je n'ai pas souffert de la faim, du froid ou de tout autre mal. J'ai été aimé et choyée par une gouvernante adorable. Je n'ai aucune raison de blâmer mes parents ni même de me plaindre de mon existence passée. Néanmoins, l'idée de suivre les traces de ma mère, de ma soeur et même de mes amies ne m'enchantait pas plus que cela. M'entendre dire que mon caractère finirait par trouver grâce aux yeux d'un bon parti, que je m'embellirais peut-être en grandissant ou bien que mon physique pourrait plaire malgré tout à l'un ou l'autre jeune homme avait le don de m'agacer au plus haut point. J'ai compris dès mon premier bal que j'avais le choix entre faire tapisserie comme d'autres filles durant toute la soirée, jouer les pimbêches écervelées pour danser comme quelques-unes ou marquer ma différence d'emblée. J'avoue avoir hésité et sans doute n'aurais-je pas choisi la même voie si je n'avais pas croisé Kathryn Carlson.

Dans l'année qui a vu mon entrée dans « le monde », elle était comme qui dirait l'étoile la plus brillante, la plus convoitée, la plus représentative de notre société. A côté d'elle, même moi je reconnais que je faisais office de canard boiteux. Il a suffit de lui être présentée par ma soeur, de voir son regard glisser sur moi comme si elle considérait l'insecte le plus insignifiant qui puisse exister, que ses lèvres se meurtrissent d'un sourire crispée et que sa voix légèrement nasillarde se déclare enchantée d'un ton qui laissait entendre que c'était tout le contraire pour que je prenne la décision de ne jamais rentrer dans les rangs de mon plein gré. Je n'ai pas fais tapisserie, non. J'ai dansé toute la soirée à m'en faire mal aux pieds avec les partis les moins convoités, les jeunes gens les plus disgracieux voire les moins fréquentables selon les rumeurs. Plus les sourcils se haussaient, plus les regards se choquaient et les messes-basses s'échangeaient, plus je m'amusais.

Quand plus tard dans la voiture qui nous ramenait, Sophie me demandait vertement quelle mouche m'avait piqué, je jouais l'innocence en prétendant ne pas comprendre ce qu'elle pouvait me reprocher. Un bal était organiser pour danser et c'était ce que j'avais fais toute la soirée, ne repoussant aucun des jeunes hommes qui me l'avaient poliment demandé. Quand elle faisait remarquer que je n'étais pas obligée d'accepter toutes les invitations, que j'avais fais mauvaise impression, qu'elle m'avait cherché des excuses auprès de ceux qui lui avaient fait part de critiques sur mon comportement, je dardais sur elle un regard noir en rétorquant qu'entre critiquer et être critiquer, je préférai être dans le second panier, non sans ajouter « contrairement à toi ! » . Un froid s'installait entre Sophie et moi dès ce soir là et ne devait jamais se dissiper totalement, quand bien même elle se mariait et quittait la demeure familiale deux ans plus tard. Encore aujourd'hui, nos rapports sont cordiaux, sans plus.

Il est un homme dont je ne vous ai pas encore parlé. Avec Jamie, il est le seul membre de ma famille pour qui j'ai une affection et une admiration sans borne. Je n'ai rencontré grand-père Chesterfield que trois fois au cours de mon existence. La première, j'étais trop jeune pour m'en souvenir, était lors de ma naissance. Il était de passage à Londres à cette même époque. C'est à lui que je dois mon prénom, en hommage à sa propre grand-mère. La seconde fois que je l'ai croisé, je devais avoir sept ans. J'avais joué dans le jardin toute la journée et même l'orage qui avait éclaté au cours de la journée ne m'avait pas convaincue de cesser mes jeux avec les enfants des domestiques. En rentrant à l'heure du souper, j'étais trempée de la tête aux pieds, les bottines boueuses, le bas de ma robe en charpie à cause des ronces, les jambes et les mains égratignées mais un large sourire flottait sur mes lèvres. En me voyant apparaître dans la salle à manger, ma mère avait poussé un cri d'effroi, mon père avait froncé les sourcils avec réprobation, ma soeur plissé le nez avec dégoût et le troisième Georges lâché un soupir des plus théâtrales en haussant les yeux aux ciels. Seul Georges Senior et Jamie avaient éclaté de rires en me voyant. J'ai été privée de souper et priée de monter me laver mais je m'en moquais. J'avais grignoté dans la cuisine avant de rejoindre la salle à manger, m'attendant à la punition.

La troisième et dernière fois que j'ai vu mon grand-père, j'étais âgée de onze ans. Nos parents sortis pour une énième soirée, il nous avait rassemblé dans le petit salon mes frères, ma soeur et moi, pour nous raconter ses aventures dans l'Ouest américain. Il s'y était exilé après la mort de notre grand-mère, considérant son fils aîné en mesure de gérer les affaires familiales et avoir fait largement sa part en tant que lord et père. Autour de lui, dans l'atmosphère feutrée de la pièce où brûlait un agréable feu de bois, nous buvions ses paroles. Avec moult détails et une façon inimitable de vous narrer les histoires, il évoquait les Indiens, les Bisons, les Cowboys et les plaines vertes ou désertiques, une vaste étendue de roches qui se dressaient vers le ciel dans les tons ocres et rouges. Si Sophie ne tardait pas à monter se coucher quand il commençait à parler des saloons, des beuveries qui finissaient en duels en pleine rue, mes frères et moi restions là, fascinés et curieux d'en apprendre davantage. Les questions du troisième Georges tournaient autour des filons d'or qu'il exploitait, de ce que cela lui rapportait ou encore de ce que cela lui coûtait pour les exploiter. Celles de Jamie et moi ne portaient que sur les paysages, les gens, leur vie là-bas, sur les différences entre son monde et le nôtre. La liberté dont il semblait jouir nous faisait soupirer l'un et l'autre d'envie. Lorsqu'il repartait quelques semaines plus tard, il promettait d'écrire et qu'un jour, il nous inviterait à lui rendre visite à Sunset Hill.

Il écrivait, comme promis. Chacune de ces lettres était une nouvelle aventure qui nous laissaient rêveurs. Que notre mère ne comprenne pas qu'on puisse vivre dans un pays aussi dangereux, que notre soeur déclare ne jamais supporter de vivre dans un endroit avec si peu de confort, que notre père s'inquiète du coût de tel ou tel investissement mentionner dans la lettre ou que Georges fronce les sourcils lorsque la lettre évoquait un énième meurtre d'un représentant de la loi, cela nous laissaient Jamie et moi indifférents. Au-delà de tout cela restait encore et toujours cette liberté totale dont jouissait notre grand-père. Avec les années, ses lettres se faisaient plus rares mais pas moins intéressantes. Pourtant, avec le temps, Jamie et moi avons fini par comprendre et nous faire à l'idée que jamais nous ne partirions dans l'Ouest pour le retrouver, que notre vie était à Londres, que cela nous plaise ou non. Bien qu'il n'en a jamais rien dit, je crois que c'est pour cela qu'il a rejoint notre oncle dans l'aciérie. Ils étaient amenés à voyager en Europe régulièrement et c'était un moyen de vivre autre chose que ce quotidien embourgeoisé qui était le nôtre.

Dix-neuf ans, pas mariée et pas même fiancée. Un exploit dont j'étais très fière. Une affliction pour mes parents qui se désespéraient de me voir quitter le nid. J'avais mis toutes les chances de mon côté pour que ce jour n'arrive jamais. Dans un premier temps en continuant d'ignorer les recommandations concernant tel ou tel personne qu'il fallait éviter lors des soirées. Dans un second en m'efforçant d'être la bru dont aucune mère ne voudrait pour sa précieuse progéniture, toutes proportions gardées toutefois. On ne peut m'accuser d'avoir été de petite vertu ni même de m'être montrée légère avec quiconque. Non pas que l'idée d'être « perdue » pour la bonne société ne m'ait pas effleurée mais j'ai vite réalisé qu'il y avait plus facile pour se débarrasser d'un jeune homme trop intéressé et surtout de leurs mères aux griffes acérées. A commencer par m'exprimer, à dire tout haut ce que je pensais, à m'intéresser à la politique et avoir des avis sur presque tout les sujets réservés à la gente masculine. En ne suivant pas les tendances de la mode, en préférant le prêt-à-porter aux couturières reconnues dans notre monde. En emportant des livres lors des soirées pour avoir de quoi m'occuper aussi. Je frôlais souvent avec les limites mais ne les franchissaient jamais, si bien que mon père pouvait tempêter, ma mère sangloter, je ne pliais pas à leurs attentes.

Malgré tout, j'avais conscience que je ne pourrais pas jouer éternellement avec leurs nerfs, que tôt ou tard, mon père prendrait la décision de me forcer à un mariage et que je ne pourrais m'en prendre qu'à moi-même si le parti me déplaisait, si l'existence qui suivrait me rendait aigrie. J'y songeais de plus en plus souvent lorsqu'une lettre nous parvenait d'Amérique et nous apprenait le décès de Georges Chesterfield Senior. Étrangement, je l'avais pour ainsi dire élever au rang d'immortel et je n'avais jamais imaginé qu'il puisse mourir. On m'aurait donné un coup de poing dans le ventre, je n'aurais pas été plus estomaquée que par la nouvelle. Avec sa disparition s'envolait aussi le dernier refuge sur lequel je comptais inconsciemment pour me sauver de cette vie insipide, ce tout petit espoir de liberté que je n'avais jamais totalement chassé. Mes les larmes que je versais n'étaient pas pour ces espoirs déçus. C'était mon grand-père que je pleurais sincèrement. Évidemment, il n'était pas question de se rendre en Amérique, d'autant que le corps devait déjà avoir été enterré depuis plusieurs semaines. La lettre nous informant du décès venait de son notaire. Malgré tout, une messe était célébré en sa mémoire en présence de toute la famille. De retour à la maison, une autre lettre nous attendait et à la stupéfaction générale, le notaire nous apprenait que j'avais été désignée comme unique héritière des biens et possessions de Georges Chesterfield en Amérique. Tout ce qu'il possédait en Europe revenait à son fils, mon père, à l'exception d'une demeure dans le Yorkshire dont il faisait don à Jamie.

Je devais m'asseoir pour accuser le choc, oubliant tout ce qui m'entourait et n'entendant même pas les remarques des uns et des autres au sujet de cette désignation et de ce qu'elle impliquait. Je ne comprenais pas pourquoi grand-père avait fait cela mais au fond de mon coeur, je lui étais reconnaissante de l'avoir fait. D'un seul coup, tous les espoirs étaient à nouveau permis et un horizon beaucoup plus large s'ouvrait devant moi. J'étais ramenée à la réalité par des éclats de voix et m'ébrouais l'esprit pour entendre Georges déclarer que notre grand-père n'avait sans doute plus toutes ses facultés lorsqu'il m'avait désignée comme héritière. Mes parents semblaient l'approuver et Jamie intervenait pour lui cracher qu'il était simplement jaloux que Georges lui ai préféré leur petite soeur, voilà tout. Mon père calmait leurs ardeurs avant que cela dégénère en bagarre, décrétant qu'il allait écrire au notaire de prendre les dispositions nécessaires pour liquider les avoirs de son père sur place et de rapatrier les fonds en Angleterre, réglant ainsi toute cette affaire. Une vague de colère et d'indignation me submergeait et je me redressais, furieuse.

- Il n'en est pas question !

"Je suis ton père et..."

- Et je suis votre boulet ! parais-je en redressant le menton. Je ne veux pas me marier, je fais tout pour éviter de l'être, vous le savez depuis des années. Je déteste cette ville, cette vie ! Là-bas au moins, vous n'aurez pas à justifier ma conduite, à vous inquiéter de ce que vos « amis » vont penser de votre fille.

A son regard, je savais avoir touché la bonne corde, qu'il soupesait mentalement les avantages à cet éloignement. Personne ne pourrait lui reprocher de m'avoir laissée partir. En tant qu'héritière, il était normal que je me rende là-bas. Pour achever de le convaincre, j'abattais une nouvelle carte :

- S'il n'y a rien là-bas, je vends et je reviens avec une dot qui effacerait toutes mes tares aux yeux de la société.

"C'est ridicule !" grognait Georges. "Vous n'allez pas accepter, Père?!"

Il était le seul à protester. Les silences de ma mère et ma soeur étaient éloquents. Elles voyaient les avantages de ce départ. Celui de Jamie, je le devinais, était motivé par le souhait que notre père accepte, qu'il ne se sente pas la main forcée par un tiers.

"Tu as conscience du voyage que cela représente, des dangers qui t'attendent ?" demanda-t-il en ignorant son aîné.

- Oui.

"Tu ne pourras compter que sur toi. Nous serons trop loin pour t'être d'une aide quelconque."

- Je le sais.

Un soupir de soulagement s'échappait des lèvres des femmes, le relâchement des épaules de Jamie indiquait la tension qui l'animait jusqu'à cet instant, le visage de Georges se fermait et il quittait la pièce sans un mot, marquant ainsi sa désapprobation. N'osant ni sourire ni approcher de mon père pour le serrer dans mes bras et le remercier, je me contentais d'incliner légèrement la tête en murmurant un merci. J'étais libre...

L'accord paternel obtenu, tout se mettait en place rapidement, efficacement. Mon père se renseignait sur le prochain bateau en partance pour l'Amérique, réservait une cabine sur celui-ci à mon nom, télégraphiait à quelques connaissances à New-York afin que l'un d'entre eux réserve de son côté un billet de train pour l'Ouest, me récupère à l'arrivée au port et me guide jusqu'à la gare sans encombre. De son côté, Jamie m'avait trouvé un chaperon, précisant que c'était juste pour le voyage en mer et qu'une fois arrivée à bon port, il disparaîtrait. Il rendait service à un ami pour être exact, celui-ci s'étant attiré des ennuis en fréquentant une jeune fille qui était trop bien né pour lui et risquant de finir en prison s'il ne se volatilisait pas purement et simplement. Jamie lui offrait le voyage s'il acceptait de veiller sur moi. Le jour du départ, je n'emportais que deux malles contenant l'essentiel avec moi. Sur le quai, toute la famille était là, même mon beau-frère et ma belle-soeur, fait plutôt exceptionnel. Les adieux n'étaient pas larmoyants mais j'avoue avoir ressenti une pointe de tristesse de les quitter, de ne sans doute jamais les revoir. Surtout Jamie. J'embrassais tout le monde et montais sur le pont du bateau, les regardant agiter les mains et en faisant autant, l'ami de mon frère qui s'était élevé au rang de cousin pour l'occasion  à mes côtés.

Je n'avais jamais mis le pied sur un bateau. Tant que nous étions dans l'estuaire, je n'ai éprouvé aucun malaise mais une fois en pleine mer, j'ai bien cru rendre mes tripes les deux premiers jours. Le côté positif, c'était de ne pas être la seule passagère à souffrir du mal de mer et de m'adapter assez rapidement à ce roulis incessant des vagues. Les nausées dépassées, le voyage était agréable, les rencontres bien souvent intéressantes et la compagnie du cousin Keith agréable et rassurante. Loin des jeunes lords prétentieux, il avait son franc-parler, de la répartie et de l'humour. D'autre part, du haut de son mètre quatre-vingt et de sa carrure musclée, il formait une espèce de barrage naturel entre les célibataires qui faisaient le voyage et moi-même. Il avait rencontré Jamie dans un bouge des faubourgs de Londres. Sans entrer dans les détails, j'ai compris qu'ils s'étaient battus dans un combat de boxe. D'abord l'un contre l'autre, ensuite l'un avec l'autre contre d'autres. Entre les coups donnés, les coups reçus, ils avaient sympathisé. Il n'évoquait jamais la jeune femme qu'il avait quitté en même temps que Londres mais se montrait reconnaissant envers mon frère pour son aide.

Arrivée à New-York, il partait de son côté, comme prévu, me souhaitant bonne chance. Je lui en souhaitais autant et me retrouvais sous la responsabilité d'un ami de mon père le temps de gagner la gare. Le voyage en train se déroulait sans encombre. Je n'avais jamais pris le train, si bien que je passais le trajet le nez collé à la vitre pour regarder les paysages défiler à une vitesse vertigineuse pour moi. Plus on s'éloignait en direction de l'Ouest et plus les paysages devenaient colorés, dépouillés. Je retrouvais en partie les grands espaces décrits par mon grand-père dans ses histoires et ses lettres. La population, du moins les membres représentatifs de celle-ci que je croisais avaient quelque chose de pittoresque à mes yeux. Je n'étais pas habituée à entendre jurer à tout bout de champ, pas plus qu'à voir les gens cracher là où ils voulaient, qu'à entendre leurs « bruits » naturels se manifester. Je m'habituais pourtant aux us et coutumes, du moins à m'en accommoder. J'étais l'étrangère, il me semblait normal de faire les efforts nécessaires pour m'adapter à eux et non le contraire.

La pire partie du voyage était sans conteste le trajet en diligence. Coincée entre deux voyageurs sur l'une des banquettes, obligée de supporter leurs odeurs d'après-rasage bon marché et l'haleine d'ail de ma voisine d'en face, chahutée de droite à gauche et manquant de me fracasser le crâne sur le haut de la voiture à chaque fois que celle-ci roulait sur un nid-de-poule ou un caillou, j'en aurais bien pleuré si le semblant de dignité qui me restait n'avait pas autant compter. Les arrêts me permettaient de me dégourdir les jambes, de manger un morceau, de dormir un peu et de prendre de grandes goulées d'air frais avant de retrouver mon étau humain. Je voyageais ainsi près de cinq jours et à la fin de celui-ci, nous n'étions plus que deux femmes et un homme dans la diligence. Je ne me montrais pas curieuse, eux non plus. A peine si nous échangions quelques mots de pure politesse à l'arrivée à Sunset Hill.

La première étape était de trouver le notaire qui nous avait écrit afin de nous informer du décès de mon grand-père. Ce qui n'était pas le plus compliqué. Quincagénaire aux cheveux grisonnants et au visage avenant, il avait pignon sur rue et j'étais rapidement invitée à m'asseoir dans un siège de son étude, une tasse de thé entre les mains. De sa bouche, j'apprenais plus en détails ce dont j'avais hérité à la mort de Georges Chesterfield, que s'il avait longtemps percepter un filon d'or, celui-ci s'était épuisé, qu'en homme avisé et intelligent, mon grand-père n'avait pas attendu que cela se produise, diversifiant ses activités bien avant. Il avait notamment acquis des terres, fondé un ranch sur celles-ci sur lesquelles il élevait des chevaux sauvages et les dressait. La perspective me semblait intéressante et autrement plus réjouissante que de fouiller la terre en espérant trouver une pépite d'or. Les chevaux, je connaissais. Je montais depuis mon plus jeune âge. Je ne doutais pas que dresser des chevaux sauvages était très différent mais je ne demandais qu'à apprendre et, somme toute, j'avais tout le reste de ma vie pour devenir compétente. Les documents de succession signés, les frais du notaire réglés, je quittais l'étude avec la promesse de le revoir le lendemain pour m'accompagner au ranch et cherchais un hôtel pour la nuit. Finalement, ce serait une pension de famille tenue par une veuve autoritaire mais chaleureuse. Les hôtels se trouvaient au-dessus des saloons et fréquentés par des hommes et des femmes qui n'avaient aucun lien conjugal. J'ai beau ne pas m'offusquer pour un rien, il y a tout de même quelques limites à mon ouverture d'esprit.


Quêtes et
concours...
Vos caractéristiques :
  • Force: 1
  • Dextérité: 2
  • Agilité: 3
  • Perception: 2


Vos talents : Riche et chanceuse

Vos armes: Ma langue



Dernières
questions...


"Nom de la célébrité" ----> "Nom de votre personnage"
" Keira Knightley" ----> "Elisabeth Chesterfield"

Avez-vous des liens avec les personnages présents ? Petite fille du très décédé Georges Chesterfield

classe de personnage désirée ? Notable (?)

Avez-vous le menu du jour ?

Comment avez-vous connu le forum ? Par le grand esprit de l'Ouest

Vitesse d'écriture ? Vitesse comme vitesse ou comme présence ?... Je suis rapide et je compte être présente, voilà Smile

Premier compte ? : Oui

Avez-vous un parrain sur le forum ? Non, mais je veux bien.




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L'esprit de l'Ouest
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MessageSujet: Re: Elisabeth Chesterfield | Terminé |   Elisabeth Chesterfield | Terminé | EmptyLun 9 Jan - 21:51

Fiche fabuleuse, effectivement, le personnage t'a bien inspiré ^^

Donc c'est avec un immense plaisir que je te valide. Vu la qualité de la fiche, tu as bien mérité les 6 XP bonus de présentation.

Bienvenue dans le grand Ouest jeune pied-tendre...

Elisabeth Chesterfield | Terminé | 2981722326
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Elisabeth

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MessageSujet: Re: Elisabeth Chesterfield | Terminé |   Elisabeth Chesterfield | Terminé | EmptyLun 9 Jan - 22:05

Merci Ô Grand Esprit de l'Ouest et contente que cela t'ai plu Elisabeth Chesterfield | Terminé | 1434006304
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MessageSujet: Re: Elisabeth Chesterfield | Terminé |   Elisabeth Chesterfield | Terminé | EmptyLun 9 Jan - 22:22

Welcome Miss, prenez garde, l'ouest est une contrée dangereuse pour une jeune femme, s'il vous faut de la protection, je suis à votre disponibilité...
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Elisabeth

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MessageSujet: Re: Elisabeth Chesterfield | Terminé |   Elisabeth Chesterfield | Terminé | EmptyMar 10 Jan - 20:50

C'est bien aimable de votre part, monsieur Decoy. Wink
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MessageSujet: Re: Elisabeth Chesterfield | Terminé |   Elisabeth Chesterfield | Terminé | Empty

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Elisabeth Chesterfield | Terminé |
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