Dans la grande rue, on retrouve le bâtiment qui autrefois était le garant de la justice de Sunset Hill. Rêve éphémère qui s'évanouit rapidement tant l'or attirait à lui les hommes avides et les despérados. Ainsi, le bureau du shérif devint une étape avant le cimetière de la ville.
Depuis le dernier décès, le bâtiment est laissé à l'abandon et maudit par les veuves et les hordes d'orphelins qu'il laissait derrière lui.
L'établissement est sans fioritures. Vu de l’extérieur, la teinte ensablée de la pierre laissée à nue rappelle l’impartialité dont un représentant de l'ordre doit faire part. Sur le mur, un poule blanche picore du pain dur. De part et d’autre d’une frêle porte en bois marquée par le temps trônent deux fenêtres carrées dont les carreaux sont recouverts de poussière, l’un d’eux étant décoré d’une étoile de shérif, surement dessinée par un enfant de la ville…
A l’intérieur, une table en bois sombre et deux chaises usées ont laissé des marques profondes dans le plancher. Le bureau est recouvert de papiers manuscrits, ainsi que d’avis de recherche trop anciens pour intéresser quiconque.
Un placard en hauteur, refuge d'une bouteille de whisky vide depuis des éons et de paire de clés, qui ne sont plus d'aucune utilité pour le moment, ont pris une teinte grise comme tout l'intérieur prit d'assaut par les griffes du temps qui passe.
A l’opposé se trouve les geôles. Une simple grille traversant la pièce, une planche vermoulue tenue par des chaines en guise de lit, un pot de chambre glissé sous celle-ci et une assiette contenant quelques restes posés à même le sol afin que le détenu puisse s’alimenter en compagnie des quelques rats qui viennent chercher leur repas une fois la nuit tombée.
La seule lueur du condamné provient de cette petite lucarne aux barreaux aussi solides qu'inutiles...