Description physique: Jacob est un homme d’une taille que l’on pourrait qualifier de "moyenne". S’il n’a pas un physique facile, ce qui définit plutôt bien son autorité et son intransigeance, la puissance qui s’en dégage en fait quelqu’un de charismatique et ne manquant pas d’assurance. Sa démarche et ses mimiques accompagnent ce sens de sa personnalité.
Son visage est doté de yeux bleus gris, perçants, pleins de confiance et de douceur mais pouvant très vite faire comprendre sa colère à son interlocuteur. Des cheveux longs et bruns, un teint plutôt hâlé, son visage est parcouru de quelques rides, principalement dues à son âge avançant, mais que sa coiffure et sa barbe cachent habilement.
Côté vestimentaire, Jacob diffère de nombre de ses confrères. En effet, il revêt le plus souvent des habits sommes toutes communs, mais n’affichant pas son appartenance religieuse, hormis le pendentif qu’il porte en toutes circonstances.
Caractère: Autoritaire et loyal, Jacob croit dur comme fer aux préceptes divin qu’il a juré de défendre. Son autorité est rarement remise en cause par ses proches ou ses fidèles, car tous savent qu’il n’a qu’un désir : œuvrer pour le bien de la communauté. Cela se complique avec ses opposants et tous ceux qui le voient autrement… Il ne peut pas plaire à tout le monde, et Jacob se débrouille très bien en sachant cela. Il restera fidèle à sa ligne de conduite coûte que coûte.
En dehors de son aspect clérical, Jacon est un homme que l’on pourrait qualifier de sage et réfléchi. Très porté sur le savoir, il aime lire et se documenter sur tout ce qui le touche de plus ou moins loin, quel que soit le sujet.
Parfois un peu tête brûlée, notamment à vouloir faire à peu près tout par lui-même, cela ne lui vaut pas que des bonnes choses. Cela a également affecté son caractère puisqu’il accorde à présent difficilement sa confiance à un inconnu, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité personnelle. Il fait confiance à son instinct pour cela, mais restera toujours courtois envers tous. Cela trace donc un trait de caractère plutôt inédit pour un homme d’Eglise : il prend rarement parti. Jacob essayera, dans la mesure du possible, d’accorder les différents partis.
Défaut(s) choisi(s): Honnêteté maladive
Votre histoire:1872, Sunset Hill, Ouest américain. Cela fait maintenant quelques années que j’habite dans ce petit patelin de l’Ouest, j’ai perdu le compte au fil du temps. On n’a plus vraiment la notion du temps qui passe dans le coin, tous les jours se ressemblent plus ou moins. Et quand il se passe quelque chose d’extraordinaire, on peut en parler pendant longtemps. Avant, c’était le chemin de fer qui était au centre de toutes les attentions. Ces derniers temps, on fait plutôt dans les histoires de monstres et de malédictions. Mis à part ça, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Pourquoi avoir atterri à Sunset Hill alors ? Tout simplement pour m’échapper, pour fuir une vie devenue trop pesante à l’Est. Mais posez-vous donc un instant que je vous explique.
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1823, près de Charleston, Caroline-du-Sud.C’est ici que je suis né, dans la campagne avoisinant Charleston. Quatrième enfant d’une famille vivotant comme elle le pouvait, j’allais encore connaitre trois autres nouveau-nés, dont seulement deux survivront. Mon père, Abraham Lowe, était agriculteur dans les environs de la ville. Evidemment, il ne payait pas de mine mais se débrouillait assez bien pour qu’on puisse se nourrir et tirer quelques bénéfices de nos récoltes. C’était pas grand-chose, mais c’était toujours ça ! Quant à ma mère, Martha Lowe, elle s’efforçait de nous élever moi et mes frères et sœurs. Ca n’était pas facile tous les jours, et aujourd’hui encore, je lui suis reconnaissant d’avoir eu autant de patience pour qu’on puisse avoir une éducation moyenne, mais stricte. Sur mes trois ainés, deux étaient des garçons : Edward et Daniel. Tous deux étaient destinés aux travaux agricoles, et ils furent bien heureux de s’échapper de la maison pour aller aider notre père dans sa tâche. La troisième était notre ainée à tous, ma sœur Charlotte. Etant de sept ans mon ainée, elle aida ma mère à m’élever moi d’abord, puis ensuite lorsque arrivèrent Gabriel – Dieu ait son âme –, Anne et Benjamin.
1833, idem.A dix ans, j’étais envoyé en études dans la paroisse du petit village dans lequel nous habitions désormais. Si nous n’avions pas changé d’Etat, nous avions néanmoins une maison plus grande et nous avions un peu plus de moyens. L’aide de mes frères auprès de mon père avait permis de développer l’exploitation, et je regrettais presque que cette situation m’ait éloigné d’eux. Ayant des moyens financiers supplémentaires, mes parents décidèrent de pousser mes études pour que je sorte de cette vie agricole. Si je réussissais, Anne et Benjamin pourraient me suivre dans cette voie. Ce dont j’avais peur, c’était du regard de mes trois ainés, Charlotte, Edward et Daniel. Finalement, ils ne furent pas mécontents. Tous trois aimaient leur vie et semblaient au contraire heureux que je puisse m’en sortir autrement qu’eux. A 17 ans, Charlotte était sur le point de quitter la maison pour se marier avec un de ses amis d’enfance avec qui elle entretenait une relation depuis presque deux ans. Quant à mes deux frères, ils étaient encore trop jeunes à 15 et 16 ans pour fonder une famille, mais ne songeaient pas non plus à quitter notre père et l’exploitation.
1839, idem.Seize ans. J’étais à présent au service du prêtre de notre petite église. Mes parents étant pratiquants, j’avais été bercé toute mon enfance par les récits de la Bible mais je n’avais pas songé pour autant entrer dans la communauté de l’Eglise. Pourtant, il fallait admettre que je venais de trouver ma voie. Non pas que j’étais un pratiquant fanatique, ni même un croyant extrême, mais j’aimais ce contact avec les gens, aider ma communauté. Le village n’était pas grand, je finissais donc par connaitre presque tout le monde. La vie réserve parfois des surprises, et les voies du Seigneur sont impénétrables. Aussi je ne chercherais pas à expliquer par quel hasard je me suis retrouvé garçon de messe lors des mariages d’Edward et de Daniel.
1845, Annapolis, Maryland.Cela faisait maintenant près d’un an que j’avais quitté le domicile familial pour m’installer plus au Nord. A vingt-deux ans, je n’étais pas encore prêtre, mais je commençais déjà à officier plus sérieusement que dans mes jeunes années. L’air de la mer me faisait du bien et me changeait les idées lorsque je voulais m’évader un peu de la vie citadine. Je recevais couramment des lettres des mes parents et de mes frères et sœurs. Rien ne changeait, tout était comme avant là-bas, en Caroline-du-Sud. Mis à part mon départ, je ne pensais pas que quoique ce soit pouvait changer radicalement les choses. Nous étions installés chacun de notre côté, et tout se passait pour le mieux.
1854, idem.Cette année fut la plus étrange et la plus merveilleuse à la fois. D’un côté, je me mariais avec Susan, ma compagne depuis quatre ans. Et de l’autre, j’entrais enfin dans la communauté religieuse en devenant prêtre. Mélange spécial me direz-vous. Tout aussi spécial que je l’étais, et le suis toujours. Je ne m’étais jamais arrêté aux croyances de la religion que l’on m’apprenait depuis que j’étais tout petit. Selon moi, tout ceci allait bien au-delà. J’essayais, autant que possible, de concilier l’ensemble des savoirs que j’avais pour servir Dieu et mes concitoyens. Je ne respectais donc pas le dogme, mais j’estimais, et encore aujourd’hui, que c’était une transgression valable et faite pour le bien de tous. Nous quittions définitivement le Maryland six ans plus tard, pressés par les incompréhensions quant à mes croyances plus larges.
1861-1865, un peu partout.La guerre faisait rage à cette époque. Je m’étais trouvé séparé de ma Susan puisqu’on m’avait enrôlé de force comme chirurgien dans l’armée de l’Union. N’ayant pas le choix, je m’occupais de ma tâche comme mon père avait pu s’occuper de la sienne quand j’étais jeune : avec la conviction que je faisais ça pour le bien, et que je rendais service. Mais c’était tout de même une sensation bizarre de savoir que dans le camp d’en face se trouvaient très probablement Edward, Daniel et Benjamin. Enrôlés de force à n’en pas douter, mais tous trois côtoyant la mort chaque jour. Je ne pouvais, bien sûr, pas recevoir de nouvelles de ma famille, sauf lorsque la guerre fut terminée. Là, ce fut pour apprendre les morts de Daniel et Benjamin, mais aussi celle de Charlotte. Sans autres explications, car il n’y en avait aucune. Les prières n’avaient pas suffi à les sauver tous. Et à mon retour, c’est effondré que j’apprenais la mort en couche de Susan, ma Susan, quelques mois après mon départ, alors que je ne savais rien de son état. Dieu semblait m’avoir abandonné, et je n’avais plus d’autres choix que de partir.
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1872, Sunset Hill, Ouest américain. Voilà, on en revient au point de départ de cette histoire, qui n’en est pourtant pas la fin. Pour raconter rapidement ces quelques temps passés à Canyon City, disons que je suis venu ici pour reprendre là où je m’étais arrêté. Avec la guerre, et même à la fin, j’ai du attendre trop longtemps pour parler à Dieu. Peut-être me prendrez-vous pour un niai, soutenant que qu’Il n’existe pas. Peu importe, chacun a ses croyances par delà le monde. Néanmoins, j’ai trouvé dans l’Ouest le calme et la tranquillité dont j’avais besoin. Mais l’histoire n’est pas finie, et comme je l’ai déjà dit, les voies du Seigneurs sont impénétrables.