[Event] Square Dance

*Qu'est ce que c'est que ce nouveau délire?*
Se dit Empty alors qu'il est planté devant une affiche clouée sur un poteau de bois, imprimée sobrement et invitant cordialement tous les bouseux du coins à une square Dance. Comme disaient les anciens à Windblown Gulch, "quand il s'agit de biture, tous les prétextes sont bons..." Mais franchement là? Ils avaient rien trouvé de plus valable qu'une connerie de chien de prairie pour servir leurs désirs de boissons fortes et de musique aboyée?
Enfin, la perspective est alléchante, de l'alcool, des filles et même une bonne dizaine de poches pleins à alléger de leurs contenus en toute discrétion. Mais un souvenir gênant rend le tableau pas tout à fait satisfaisant, c'est ce fameux baxter qui invite, et d'après ce que le cerveau chauffé par la cagne d'Empty a compris, les sales types du saloon faisaient parti de ses gars...
Aller à cette Square, ce s'rait un peu comme filer un coup d'éperon dans les parties sensibles d'une bête de Rodéo.
Pas malin du tout, voire suicidaire, et il ne compte pas passer son temps à Sunset hill à castagner les locaux aussi c'est p'tet mieux s'faire oublier un temps...

Depuis la fenêtre de sa chambre à l'auberge, Empty voit tomber le soir, et les paysans s'entasser dans les carioles pour monter au Ranch Baxter. Visiblement, y en a pas un qui veut manquer de politesse à c'te famille... Bien sa veine ça, s'il reste en ville ce soir, y aura pas un chat pour faire une partie de carte ou boire un coup.
Seul dans cette chambre, Empty commence à sentir qu'il est parti pour une de ces nuits d'ennui et de sobriété qui vous filent un cafard à en crever.
"Tss... Y a pas moyen d't'nir Empty, tu fonces toujours dans la mouise, tu l'sais ça?"

Qu'y s'répète devant la glace, une des phrases préférées du paternel, enfin avant qu'on ne le dessoude...
En moins de deux minutes, il est déjà dans la procession des fêtards e route pour le Ranch Baxter.

Et z'y ont mis les moyens, sont vraiment plein d'or ces Baxter, sans parler de la taille du Ranch qui arrache un sifflement admiratif des lèvres d'Empty. Le tout à été décoré de guirlandes et de bougies une scène a été monté pour l'orchestre et la musique s'entend depuis l'entrée surmontée de deux cornes de taureau.
'Semblerait qu'y ait d'jà du beau monde dans l'assemblée, bon ça!
Decoy Rabat son Stetson sur ses yeux, il passera sur'ment inapperçu dans la foule.
Discrètement son oeil parcoures les convives et repère les proies faciles, les montre à goussets, les portes-monnaie serrés entre des poches trop petites et des cuisses trop grasses, les riches broches et pique à chapeau des dames, ainsi que les naïves jeunes filles à qui les parents n'ont pas eu la présence d'esprit de trouver un chaperon.
L'alcool aidant, tous ces trésors tomberaient pour ainsi dire spontanément dans les mains avides et adroites du jeune homme.

Sur le chemin, la file des invités semble ne pas connaitre de fin, ça s'ra une bonne soirée!
L'occasion de s'faire un peu d'argent facile et d'en apprendre un peu plus sur Baxter.

La journée avait bien commencé, après avoir prit un bain bien mérité dans l'hôtel où Héléna avait posé son dévolu, pas trop chère de préférence étant donné que sa bourse est beaucoup moins remplie qu'à une certaine époque, ô combien lointaine et déchirante de par ses souvenirs lugubres.

Cette ville était vraiment un paradis pour tous les pickpockets de faibles envergures, sans chérif, la loi laissait à désirer dans cet endroit, en soit ce n'est pas si étrange, si le chérif ne convient pas à certaines personnes. Elle avait appris la triste histoire du dernier homme de loi de la ville qui reposait à présent 6 pieds sous terre. Puisse Dieux lui offrir une bien belle place à ses côtés après avoir passé les portes de Saint-Pierre.

Héléna marchait tranquillement en ville passant à côté du saloon, un homme un peu trop éméché venait de finir à quelque mètre devant elle, le patron l'avait jeté pour s'être apparemment mal conduit avec l'une de ces filles, en effet la pauvre se trouvait derrière ce dernier avec une joue enflé et une lèvre fendu. Pauvre enfant, elle a été la source d'une violence non mérité de la part de ce rustre personnage qui malgré des efforts désespérés restait à terre sous les moqueries des passants.

Ce dernier osa lever la tête lorsque la mexicaine passait pour lui faire par la suite des propositions indécentes qu'elle passa outre en continuant son chemin comme si de rien était. Situation dont elle avait l'habitude depuis le temps, homme saoule ne sait jamais se tenir en société, qu'il soit riche ou pauvre, mieux vaut un silence que de s'emporter pour une bagatelle de ce genre qu'il oubliera dès qu'il aura dessaoulé.

Héléna fut attiré par une grande affiche accrochée à un mur fort bien orné, une soirée dans le ranch de Baxter. Tiens, ce non ne lui était pas inconnu, elle l'avait entendu hier soir lorsqu'elle avait surpris par inadvertance une discussion entre deux hommes qui parlaient justement de cette fête. Qui selon leur dire sera grandiose, apparemment ce dénommé Baxter avait une grande influence ici et il ne faisait jamais rien à moitié.

Hésitant un moment, Héléna se dit que finalement cela pourrait être une bonne idée d'aller à cette soirée, qui sait peut-être pouvait-elle avoir quelque renseignement par-ci par-là d'El Diablo sait-on jamais, sinon et bien..... elle prendrait plaisir à cette fête. Cela fait si longtemps qu'elle ne s'est pas rendue à ce genre de manifestation qui la détendrait sûrement. Quoi qu'elle prenne tout de même son colt pour plus de sécurité, elle le cacherait sous les pans de sa robe.

Le soir venu après une mince hésitation sur la robe qu'elle porterait ce soir, entre la rouge et la verte. Quel dilemme pour la jeune femme qui aimait être présentable lors des soirées de ce genre, encore une manie qu'elle n'avait pu s'ôter malgré le temps qui passe.

Lorsque cela fut fini et que la mexicaine était fin prête, elle sortie de l'hôtel et alla vers son étalon qui l'attendait patiemment dans une écurie qu'elle attela lentement. Elle avait appris au fil du temps que Fuego aimait la douceur et il ne supportait pas le stresse, cheval bien particulier, mais lorsque le moment se faisait sentir, il se laissait faire sous l'empressement de sa cavalière.

Elle monta en amazone afin de ne pas froisser sa robe et prit le chemin du ranch Baxter. Elle remarqua que l'invitation avait fait le tour de Sunset Hill, riche et pauvre s'agglutinaient pour se rendre à cette somptueuse fête. Qui passerait à côté d'une telle soirée. Personne évidemment et même si cela ne se lisait pas sur son visage, la jeune femme était fort heureuse de voir ce mélange, des gens de conditions pauvres qui se trouvent avec des personnes plus riches. Rare, vraiment rare malheureusement, alors que riche ou pauvre cela ne fait pas une grande différence.

Portant un regard sur cette file interminable, Héléna espérait croisait un regard qui ne lui était pas inconnu peut-être même que cet enfant du diable serait là, mais jusqu'à présent, elle ne l'avait pas croisé ni même entendu parler de lui comme si ce dernier prenait soin de cacher son identité. Elle croisa le regard d'un homme inclinant simplement la tête pour le saluer, la jeune femme attendait que la file avance pour pouvoir profiter sereinement ou non de cette soirée qui ne pourrait lui faire que le plus grand bien.

- Allez y, passez...

- Non mais sérieux garçon, comme je te dis, un steak de bœuf écrabouillé entre deux tranches de pain, je suis sûr que ça marcherait du tonnerre man...

- "Non, sérieux Julius, je vois vraiment pas l'intérêt ! Pff... Et comment appellerais tu ce délice ?" Demanda Vincent avant de se tourner vers un nouvel invité "Laissez vos armes ici, je vais mettre vot' nom dessus... Comment vous vous appelez ?"

Le géant à la peau d'ébène et aux cheveux crépus fronça les sourcils, preuve qu'une réflexion intense était en route. Son comparse lui posait une colle... Pendant ce temps un monsieur au chapeau melon enlevait son ceinturon avant de le remettre au gardien. Si tout le monde était invité, les armes étaient interdites, l'alcool donnant parfois de mauvaises idées à ceux qui voulait prouver leur virilité. C'est pourquoi, il y a avait une longue file d'attente devant le ranch, le temps que les anges gardiens de la soirée s'assurent que personne ne dérogent aux règles. Ainsi un coup d'œil attentif permettaient aux cerbères de savoir si untel ou untel avait amené sa quincaillerie pour la soirée.

- Je m'appelle Carl Hamburger...


Julius eut soudain une révélation, comme si le messie lui-même venait d'apparaître devant ses yeux. Sa voix décocha les syllabes comme un morceau de vérité précieuse et inédite.

- Hamburger ! Voilà comment ça va s'appeler ! On pourra manger avec les doigts comme ça... on pourrait même accompagner le tout avec des patates...

Vincent éclatait de rire pendant que Julius tâtait un pantalon un peu trop ample à son goût...

- Ha, ha, non mais sérieux Julius, t'avais même pas pensé au nom avant... J'hallucines ! Tu vas quand même pas appeler un sandwich comme ce pauvre monsieur ? Elle est complètement débile ton idée...

Vincent pouffait, ses longues mèches brunes étaient pour la plupart détachées aujourd'hui et sautillaient en même temps que ses ricanements ininterrompus. Chapeau vissé sur la tête, il s'était mis sur son 31 ce soir, loin de l'imperméable poussiéreux qu'il porte habituellement au travail.

- Un jour tu verras et tu te rappelleras mes mots... Pendant que toi tu bosseras encore ici, moi j'aurais fait fortune avec mon pain à la viande et j'aurais un grand et luxueux restaurant pendant que toi tu traîneras toujours dans la fange avec les vaches.

- Arrête de rêver Julius, il manque un élément indispensable à ton sandwich pour que ça marche du tonnerre.

Vincent avait arrêter d'observer la fil et s'était tourné droit comme un I devant son collègue en pointant un regard sérieux et un doigt accusateur vers le ciel étoilé de cette nuit du 2 février.

- "Quoi donc ?" interrogea le cuisinier en herbe.

- Une feuille de salade dans ton pain...

Vincent ne pu garder son sérieux plus longtemps et explosa littéralement de rire à sa blague. Julius, lui, faisait la gueule, du fait de na pas être pris au sérieux par son ami. Pour tout dire, il aurait bien voulu monter cette affaire avec lui...

- "Pff... Imbécile... Mais tu verras un jour, tu riras moins... Hey ! Mais au fait pourquoi c'est toujours moi qui fait les fouilles au corps, on est dans le pays de la liberté ici, je suis plus un esclave maintenant !" Dit-il en délestant un couteau caché dans une botte. "Je vous prends votre joujou, vous pourrez le récupérer en repartant.

- Parce que le seul des deux qui sait écrire c'est moi. J'te rappelle que toi t'avais pas le droit d'aller à l'école...

Vincent sourit avant de tourner son regard vers le cow-boy qui venait d'être délester de son arme.

- Votre nom, monsieur ?

- Mac Donald.

Un autre cow-boy arriva par l'arrière, c'était Bill, le blondin qui avait perdu quelques dents sur le comptoir du saloon après une embrouille avec un pied pas si tendre que ça...

- Hey, les deux pipelettes, ça serait bien d'accélérer un peu le mouvement, y a du monde qui attend et Mr Baxter va bientôt commencer son discours !

Et il est vrai que la file d'attente s'était encore allongée, bien que déjà beaucoup de citoyens de Sunset Hill avaient rejoint la piste de danse. Faut dire que Baxter avait mis le paquet et que surtout, il y avait très peu d'animations l'hiver notamment en soirée.

Le chemin de la ville jusqu'au ranch avait été balisé par des petits feux ici et là, histoire d'éloigner les bêtes sauvages qui habitaient dans le coin et de rassurer les invités. Des guirlandes multicolores avaient fait leur apparition et une banderole "Groundhog Day" surmontait l'entrée de la grange où un orchestre avait commencé à jouer un petit air entraînant.

cotton eye

Spoiler:

Il y avait une scène surmontée dans le fond de l'établissement et le sol n'était pas pourvu de parquet, on était à même la terre. Pour accueillir autant de personne, il fallait une grande surface et l'hiver qui tirait sur sa fin avait emporté avec lui les bottes de foin de l'été.

Un petit peu à l'écart, un coin de l'étable avait été redécoré pour accueillir le bar et quelques pâtisseries que les gens avaient apporté. Parce que même si on était invité, il était de bon ton d'amener un petit quelque chose à la fête. Et puis la vie était si rude dans ce coin de l'Ouest, que les gens avaient pour habitude d'être solidaire entre eux, du moins tant que l'on ne touchait pas à leur précieux argent.
Ainsi les effluves de tartes aux pommes, de cake aux lardons et de brioches dorées tatillonnaient les narines de ceux qui n'avaient pas encore assez bu pour se rendre compte de l'existence de ces délices olfactifs.

Dans toute cette joyeuse fête, on retrouvait toute la ville, riche ou pauvre, bon chrétien ou alcoolique aux mauvaises manières, noir, blanc ou jaune, peu importe, l'important était d'être ensemble pour passer une bonne soirée et tous avait fait un effort dans leur tenue vestimentaire.
Ainsi la vie dans l'Ouest était pleines de paradoxes, on pouvait partager un moment de bonheur avant de se tirer dessus le lendemain pour une peccadille...

- Bas tu avais vu juste pour cette fête, elle se passe dans un Ranch. Maintenant va falloir le trouver si tu veux y aller.

Elle souriait pour sa performance. Elle était douée, elle le savait. L'affiche montrait des personnes qui dansaient. Très peu pour elle, même si elle savait assez bien bouger sur des rythmes de Country. Harnachant BlueRay, elle remarquait que celui ci était impatient de sortir un peu. Son après-midi avait dû être longue sans elle. Ils étaient normalement inséparable, surtout ces deux dernières semaines. Ce cheval était attachant, mais aussi très sauvage. il lui obéissait au doigt et à l'oeil. Plusieurs personnes avaient essayé de calmer ce cheval fou, quand il stressait. Seule Lucy, avec son lasso, le mettait à terre et lui ordonnait de ce détendre, de ce laisser faire.

- Bon, je te suis, tu nous emmène là-bas ?

Sortant de l'écurie, elle voyait des personnes, de couleurs différentes et de classes tout aussi éloignés se diriger vers un endroit principale, et suivre une route spéciale, signalé par des feux de camps assez petit. Tenant ses rênes à une seule main, le faisant avancer sur le côté gauche du chemin, elle dévisageait les personnes présentes. Plusieurs montait à cheval, suivant à pas le mouvement. Elle laissa BlueRay les conduire, bousculant plusieurs couples d'amoureux. Son Paint Horse avait besoin de galoper, de se rouler par terre et de ses cabrer. Elle le sentait dans ses membres contractés. Elle lui souffla à l'oreille que le lendemain, ils iraient se promener.

- Eh frerot, qui dis fête, dis bouffe. On va s'remplir la pense, j'te l'dis moi !

Avançant un peu plus, ils découvrirent des types qui fouillaient les poches des personnes, confisquaient les armes à qui voulait tirer se soir. Elle soupira. Si elle devait se défendre, ça serait au corps à corps. Descendant de son cheval, elle remarqua beaucoup de jeune garçon. Elle rougit, se cachant derrière ses cheveux. Si quelqu'un voulait l'inviter à danser, c'était rappé, et elle mettrait une heure pour s'en remettre. Elle attacha solidement le corde au poteau pour que BlueRay ne bouge pas. Il n'allait pas s'ennuyer, des destriers étaient ranger comme des diligences. Elle avait rarement vue autant de bête dans une ville. Attendant son tour pour entrer, elle parlait très vite, en s'imaginant le buffet attendu.

- Icare, s'vas être une belle soirée. j'essayerais d'impressioner l'patron, si j'peux l'rencontrer. Y m'montrera p'tête ses ch'vaux !

Elle parlait fort, ce qui dérangeait les invités. Elle sortit son lasso, et son Deringuer d'une manière très masculine, donnant avec ses gants. Elle essuyait la sueur et la saleté sur son jean. Devant tant d'animation, elle resta bouche-bée. Eh bah, y en avait du monde !

*Ouahou, regarde la bouffe ! LA BOUFFE ! *

"Mais elle avance pas cette queue!"

S'écrit Deckey après avoir piétiné pendant un quart d'heure. Hasardant un coup d'oeil par-dessus l'épaule des péquenauds devant lui, c'est alors qu'il comprend,les deux types du bar fouillent tout le monde à l'entrée du Ranch. L'idée semble amuser le cow-boy, alors qu'il anticipe le nouveau tour qu'il va pouvoir jouer à ces types.
Mais il lui faut patienter, l'attente va être longue...
*Quoique, pas tant que ça finalement!* Se dit-il alors qu'une superbe mexicaine le double assise en amazone sur un cheval. Le menu de la soirée lui est présenté, et puisqu'y a rien de plus amusant à faire, il ne manque pas de reluquer les jolies filles et les poches pleines qu'il pourra vider une fois à l'intérieur.
Finalement, vient son tour, il s'approche, son stetson masquant son visage à la vue des types. Sans le reconnaître, le nommé Julius lui demande avec une courtoisie relative de confier ses armes...
Pour toute réponse, Deckey dégaine en un éclaire relevant de sa main libre le chien et pressant la détente tout en visant ses parties intimes.
Un petit "click" métallique retentit. Et decoy relève le haut de son chapeau pour découvrir son visage éclaireur d'un sourire aussi radieux que moqueur.

"Ça s'ra pas nécessaire mon grand, il n'est pas chargé, mais j'y tiens alors j'le garde."

Sous le coup de la frayeur, le vigile improvisé blême reste muet, dans sa tête une seule question subsiste. La grande question de savoir si le flingue était chargé la fois où il l'avait eu sous le menton, et qu'il avait lâché son arme pour rien.
Adressant une salutation d'un coup de son stetson Empty passe à son côté et se dirige vers la fête où retentit une joyeuse musique accompagnée de rires et de cris de joie.
Comme beaucoup, il se laisse entraîner directement sur le chemin qui mène à l'alcool qui semblait couler à flot.
L'on s'agglutine en masse autour du comptoir en criant des commande à de pauvres filles embauchées pour l'occasion et qui dispense l'alcool du mieux qu'elles le peuvent.
Empty rigole, ça va être facile, une foule où l'on se presse, une diversion déjà fournie.
Il faudra attendre le siècle prochain pour voir les distributeurs de dollars en arizona, mais cela ressemble bienà un premier prototype.
Decoy se glisse dans la foule et laisse ses mains adroite visiter les poches qui passent à proximité. Tout en se constituant un capital de départ pour s'installer en ville, Empty se retrouve rapidement proche du bar, juste derrière une splendide jeune fille en robe pourpre.
La vue de ces attributs n'échappa pas à l'oeil perverti de Decoy qui ne peut se retenir de lancer.

"Voilà qui est appétissant, j'y poserai volontiers les lèvres!" Laissant tout exprès un temps de flottement, il complète sa phrase. "Cette bière a l'air délicieuse."

L'attente fut quelque peu longue, mais en arrivant Héléna comprit la cause de cette queue sans fin, il fallait déposer les armes pour plus de sûreté. Soupirant, la jeune femme se résigna à se séparer de son colt, soulevant légèrement le pan de sa robe sous le regard intrigué et intéressé des hommes employés pour la sécurité. Elle leur lui donna avec un léger sourire aux lèvres puis s'avança et laissa son cheval sans oublier de la rassurer un moment puis emboîta le pas jusqu'à l'endroit où se déroulait la fête qui battait son plein.

L'orchestre jouait déjà et sur la piste quelque couple dansait joyeusement, riche et pauvre se donnait à cœur joie, spectacle rare pour la jeune femme qui sourit en voyant, sourire rapide qui disparu peu à peu. Elle n'oublia pas de regarder chacun des visages qui se trouvaient ici dans le secret espoir de trouver ce qu'elle cherchait ou bien une connaissance.

Un moment d'observation qui dura, elle ne sait combien de temps sans faire attention aux regards que l'on posait sur elle, c'était une veine pour les hommes qu'une femme soit seule sans un cavalier croyant sûrement qu'il avait une quelconque chance avec la panthère du Mexique.

Il n'y avait pas à dire, ce Baxter ne regardait pas sur la dépense et faisait tout en grand cependant quelque paysanne apportait des tartes en signe de remerciement pour l'organisateur de la soirée, ce n'était pas grand-chose, mais seul le geste comptait, ce qui est déjà beaucoup. Les enfants couraient partout joyeux d'avoir pu venir à cette fameuse soirée, deux enfants passèrent devant elle, la jeune femme s'arrêta et leur sourit en les voyant faire comme des fous.

Héléna se dirigea finalement dans un coin et regarda les gens danser admirant leurs regards où leurs soucis s'envolaient pour une seule et uniques soirée laissant leur difficulté s'absenter pour cette nuit seulement. Ce genre de fête permettait de faire le vide et de se donner à fond sur la piste jusqu'à ce que leurs coeurs explosent et que leurs jambes ne les portent plus.

Moment que Héléna ne pouvait pas vraiment partager, car elle se souvenait des soirées que son père donnait à l'ambassade. Petite, elle se tenait au balcon à regarder les autres rires et s'amuser, alors qu'elle, trop jeune encore pour y participer se contentait de soupirer ayant pour seule compagnie sa nourrice.

On avait l'impression que ce moment s'était déroulé hier. Moment d'insouciance et de grande innocence qui fut balayé quelque année plus tard et maintenant, elle se trouvait là, à regarder ce bonheur qui la touchait et qui lui faisait mal à la fois.

Etait-ce une bonne idée d'être venue finalement ? Allait-elle trouvait une information quelconque ? Elle n'en était pas certaine, mais qui sait peut-être que cette soirée allait lui offrir un instant de repos et d'amusement, sait-on jamais, cela peut toujours arriver.

Le bar était bondé tout autant que le buffet, les pauvres remplissaient leurs estomacs tandis que les cowboy eux, profitaient de l'alcool au bar. Debout, à l'écart, la jeune femme se tenait bien droite, observant rêveusement la piste non sans oublier d'être sur ses gardes. Spencer lui avait répété à mainte reprise que c'est pendant une fête qui se passait plus de chose généralement.

Ouvrant son éventail comme le fait les grandes dames, Héléna s'éventa doucement avec toutes la grâce qu'elle possédait. On ne pouvait oublier les manières qu'on nous enseigne depuis l'enfance et sa vie d'avant lui est restée ancré comme la marque faite au fer rouge.

Elle prit la direction du bar et demanda une tequila pour se désaltérer un peu, le barman la servi avec un sourire aux lèvres, la mexicaine porta le verre à sa bouche et en bu quelque gorgée avant de reporter son attention sur la piste espérant pouvoir converser avec ce Baxter, s'il avait tant de pouvoir ici, il savait peut-être quelque chose.

Lisa fulminait.
L'épreuve de la fouille par les gardes de sécurité à l'entrée du ranch avait été source de commentaires gras et particulièrement grossiers à son égard par les hommes présents dans la file d'attente .

«  Hey poupée, criait un cowboy à la barbe hirsute , relève donc tes jupons et montre nous tes bibelots, ça va mettre de l'animation!
-Ouais sacrée bien roulée la môme ,renchérissait un vieillard édenté,me r'ferai bien une deuxième jeunesse entre ses cuisses, tiens!

Et ça riait grassement à la surenchère de propos salaces.
Elle se sentait humiliée et vexée d'être ainsi traitée. Cependant elle ravala sa fierté et ne se concentra que sur le pourquoi de sa présence à cet évènement.
La famille Baxter faisait partie de ces riches propriétaires terriens avec lequel son père avait été en affaire dans le passé et dont elle avait toujours entendu le plus grand bien.
N'était ce point là le moyen de se faire connaître et introduire dans la haute société de Sunset Hill? Pour l'occasion,elle avait passé de longues heures d'essayage afin de trouver la tenue idéale et faire sensation lors de cette soirée
Elle réajusta son corsage.
Il formait une pointe sur le devant et était pourvu de petites manches bouillonnées ,ménageant un profond décolleté, laissant de telle sorte les épaules et les bras nus.
Quant à sa robe de couleur bleu saphir confectionnée dans des étoffes de haute qualité, elle était garnie de franges de soie, de petits pompons, et de galons de décoration .

Et ces hommes l'avaient traitée comme une vulgaire danseuse de saloon!

Lisa remit en place quelques plumes à sa chevelure savamment confectionnée en un chignon dont le volume portait sur la nuque, ajusta ses mitaines en filet et s'empara du petit éventail précieux de petite taille.
Ultime détail de raffinement et de distinction que ces bouseux n'étaient pas en mesure d'apprécier!

Elle se fraya un chemin en direction de l'entrée de la grange et sentit sa colère s'apaiser en entendant l'orchestre jouer les notes de la musique folklorique "Cotton-Eyed Joe".
Peut-être que cette soirée allait se poursuivre sous de meilleurs auspices qu'elle n'avait commencée.
En voyant la foule agglutinée vers le buffet,elle se détourna et se dirigea vers le bar. Rien de tel qu'un verre pour se mettre dans l'ambiance ! Elle trouverait sûrement quelqu'un pour lui lui indiquer qui était Franck Baxter.
Alors qu'elle s'approchait elle aperçut le barman en train de tendre un verre à une belle femme, d'origine mexicaine visiblement. Lisa leur offrit son plus beau sourire et dit d'un ton léger:

-Servez- moi la même chose que Madame je vous prie. Après avoir traversé le sas de l'enfer, j'ai bien l'intention de me noyer de l'intérieur pour oublier ...quoique non, se reprit-elle. Je dois rester raisonnable, je ne voudrais pas que Mr Baxter ait une mauvaise opinion de moi lorsque je le rencontrerai. L'un de vous sait-il où je peux le trouver? Je voudrais m'entretenir avec lui...

Et tour à tour elle dévisagea le barman et la belle mexicaine dans l'attente d'une réponse.

Le morceau arrivait à son terme, la majorité des invités avaient réussi à passer la sécurité et seuls quelques retardataires traînaient encore dans les pattes de Julius et Vincent. Sur la scène, un homme d'âge mûr, impeccablement coiffé et dont la chevelure blanche reflétait la sagesse des années, s'avançait sur le devant. Quelques uns, reconnaissant le de cette petite sauterie levèrent leurs verres et beuglèrent pour le gratifier de leur reconnaissance éternelle... Du moins jusqu'à ce qu'ils aient dessaoulés. D'autres sifflèrent entre leur doigts et le vieil homme dû calmer le jeu en faisant mine de pousser la foule. Une fois un calme relatif revenu, il pu enfin s'exprimer. Sa voix forte et profonde pris des airs paternalistes:

- Mes chers amis, je suis très heureux de vous voir ici réunis malgré le froid mordant de l'hiver. Qui risque hélas de durer car la marmotte ce matin, ne pointant son nez, s'en est vite retourné dans son terrier... Mais j'ai d'autres bonnes nouvelles pour réchauffer vos coeurs... Nous avons en effet des invités de marque ce soir, comme le révérend Lowe qui nous a fait le plaisir de venir protéger ses ouailles...

Baxter fit un geste de la main pour désigner Jacob et poursuivit:

- Mais aussi le maire de Canyon city...

Le patriarche désigna un homme vêtu d'un haut de forme et d'un costume noir en queue de pie.

- Ce dernier nous a confirmé que bientôt, notre ville allait avoir un nouveau shérif, sans doute le meilleur tireur de la ville cette fois pour éviter les mêmes déboires que ceux de son prédécesseur. Pour cela, le salaire du justicier se verra augmenter de 20% et surtout, un grand concours aura lieu dans quelques semaines pour désigner notre nouvel ange gardien. 3 épreuves permettront de départager les plus fines gâchettes de notre ville...
Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, le maire de Canyon city m'a certifié, vu l'expansion de notre petite ville, que des élections auraient bientôt lieu afin d'élire notre premier maire. En tant que l'un des fondateurs de la ville, j'aurais l'insigne honneur de m'y présenter...

On entendit des Yeahiii dans la foule, enfin notamment parmi les hommes de Baxter.

- Mais trêve de bavardage, je vous laisse profiter de la fête, je vois que beaucoup ont déjà trouvé le bar. Que cette nuit soit joyeuse, les rencontres fructueuses et... Ha, on me dit que notre bon Dexley cherche des volontaires pour tester son nouveau jeu. Vous le trouverez dehors à la sortie de la grange. Les plus curieux s'y rendront, quant aux autres... La piste de danse est à vous !

Baxter fit un signe aux musiciens qui reprirent de plus belle une nouvelle musique entraînante:

square dance

Baxter redescendit de l'estrade pour aller discuter avec quelques notables, dont le maire de Canyon city...

Ceux qui iront vers l'entrée de la grande retrouveront un homme à la calvitie avancée et aux cheveux hirsutes et aux yeux ressortant presque de leurs orbites comme si ces derniers tentaient de fuir son cerveau trop bouillant. C'est en effet une sorte d'inventeur un peu maudit qui sort des théories extravagantes auxquelles la plupart des gens n'y comprennent "rien de rien". Les plus gentils le désigne comme un savant, les autres comme un pauvre fou.

Spoiler:

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[Un nouveau post va être ouvert pour ceux qui souhaiteraient tenter leur chance avec Dexley. Vous ne pourrez pas être à la fois ici et dans le post de Dexley, à vous de faire votre choix ^^]

"Voilà qui est appétissant, j'y poserai volontiers les lèvres!" Lui glisse un cow-boy à l'oreille en lui reluquant le balcon.

*Ayez, je sais pourquoi je ne vais plus en soirée -_-* se dit la belle en toisant l'effronté d'un regard bovin.
Il avait l'air content de lui en plus. Un beau mec avec deux neurones qui ne devaient pas se rencontrer souvent vu l'immensité du vide dans son cerveau.

*Bon le remettre à sa place tranquillement pour qu'il ne me pourrisse pas ma soirée.*

- C'est aussi ce que dit mon mar...

"Cette bière a l'air délicieuse."

La jeune femme le fusilla du regard, les yeux ressortant de ses orbites tant elle était effarée par l'insulte qui lui était faite.

*Non, mais sérieusement, il me compare à sa bière là !?!*

Qu'on lui balance des blagues graveleuses et lourdingues, ça elle s'y était à moitié préparé, mais qu'on l'humilie ainsi, c'était encore une autre paire de manche et la demoiselle remonta justement les siennes. Le regard noir plein de haine de la beauté sauvage déboula sur le faciès de Decoy avec la délicatesse d'un troupeau de bison en furie. Son léger accent pris le dessus dans sa colère.

- Va té faire foutre avec ton verre de pisse, cabron !?!

Elle lui jeta son verre à moitié plein au visage et continua à s'énerver:

- Y'imagine que ton arme en soirée c'est pour compenser les ratés de celle qui est planquée dans ton fut !

Vexée, elle croisa les bras et lui tourna le dos tout en fulminant. Si Decoy voulait attirer son attention, c'était réussi.
Quelqu'un demanda qui était Baxter alors qu'un vieil homme montait sur la scène. Tequila se demanda si c'était bien lui l'organisateur de cette petite soirée, elle en eut bientôt confirmation. Elle avait enregistrée ce qui avait été dit, mais son esprit n'arrivait pas à digérer ce que le jeune coq venait de lui balancer.
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[Lisa, je ne savais pas si tu parlait de moi ou de pantera quand tu disais la belle mexicaine au bar, j'espère ne pas m'être trompée en pensant que tu parlais à pantera.]

"Merci bien "

Tom venait de récupérer ses vêtements dans une petite blanchisserie de Sunset Hill. Il était parvenu à faire nettoyer ses vêtements en échange de la carcasse d’un coyote qu’il avait réussi à chasser le matin-même. Il aurait préféré troquer sa proie contre quelques piécettes, mais le regard dégoûté par son odeur que lui lançaient les citoyens qu’il croisait avait fait changer d’idée au trappeur.

Le chinois qui venait de poser dans les bras de Tom tous ses vêtements répondit :

" Ce fut un plaisir, j’imagine que c’est pour la soirée. "

Tom demanda au blanchisseur où il voulait en venir. Ce dernier lui expliqua qu’une petite fête avait lieu le soir-même au ranch de Baxter et que l’évènement était suffisamment rare et important pour qu’un citoyen prenne la peine de nettoyer ses vêtements. Tom se rappela qu’il avait aperçu quelques affiches à ce sujet lors de ses déplacements dans la ville, mais il n’avait jamais prêté suffisamment attention pour se rappeler que cela se déroulait ce jour-ci. Initialement, le trappeur avait prévu de passer une bonne nuit de sommeil pour retourner à la chasse le lendemain matin aux aurores. Mais l’occasion de se changer les idées était trop belle pour passer à côté. Il revêtit sa plus belle chemise bleu marine et son plus beau pantalon beige dans la blanchisserie et laissa ses autres vêtements au chinois qui accepta de les garder pour la soirée.

La soirée avait déjà pointé le bout de son nez, mais Tom n’eut aucun mal à remarquer quelques citoyens qui se dirigeaient dans la direction du ranch de Baxter. Tom venait d’arriver en ville mais le nom de Baxter ne lui était pas inconnu. Sans le connaître personnellement, le trappeur avait déjà entendu son nom lors de discussions au saloon ou devant les étalages des commerces. Le dénommé Baxter semblait avoir un ascendant économique important sur la ville de Sunset Hill. La fête avait de grandes chances de regrouper des personnages importants et les bourses vides d’argent de Tom se réjouissaient d’avance.

Alors qu’il suivait un vieux couple qui se rendait également à la soirée, Tom arriva enfin au ranch. Une file d’attente était dessinée, mais celle-ci n’était pas très longue. Le trappeur ne devait sûrement pas faire partie des premiers arrivés. Deux hommes ressortaient même déjà et Tom entendit ce que l’un disait à l’autre :

" ‘Paraît même qu’il y a de l’argent à se faire avec le jeu de ce vieux Dexley ! Ce serait dommage de passer à côté !"

Tom les regarda s’éloigner rapidement en direction d’une grange. Il nota l’information et se promit d’aller y faire un tour dans la soirée. L’homme qu’il venait d’entendre avait su avancer un argument intéressant…
Finalement, le trappeur arriva devant un videur de poches qui le débarrassa de son couteau et de son précieux colt et lui indiqua qu’il avait raté le discours de Baxter. Tom demanda avec insistance à son interlocuteur de prendre soin de son pistolet et pénétra dans le ranch.

L’ambiance était déjà à la fête et de nombreuses personnes dansaient avec ferveur sur la piste de danse. Tom remarqua que le sol était terreux, ce qui n’était pas de bon augure avec ses vêtements propres. Il aperçut rapidement le bar et s’y rendit, pressé d’étancher sa soif. Arrivé, il parla rapidement avec un vieux soiffard qui lui résuma le discours de Baxter. Tom en avait saisi les grandes lignes même s’il n’était pas certain que les lignes du discours lui avaient été rapportées dans l’ordre. Alors qu’il conversait, le trappeur remarqua le buffet qui lui faisait de l’œil. Sans être véritablement affamé, Tom y voyait là le moyen de se faire plusieurs repas pour la semaine qui arrivait. Il remercia son interlocuteur et arriva près du buffet. Quelques personnes avaient déjà commencé à manger alors que d’autres continuer d’approvisionner le buffet. Quelque peu mal à l’aise, le trappeur hésitait à se servir. Heureusement pour lui, une jeune fille avec un plateau se présenta devant lui et lui proposa un morceau de tarte. Tom accepta poliment et savoura le gâteau en posant malgré lui des regards sur les formes de la piste de danse.

S'approchant du buffet, Lucy se fit bousculer par des mômes un peu fou. Une petite fille, aux cheveux blonds, se cogna dans ses jambes. Avec un sourire un peu crispé, elle tapota la tête de l'enfant aux cheveux d'or. Elle lui souris avec des grands yeux bleus. Et repartis dans la direction de ses copines. Lucy n'avait jamais eu d'amis. Enfin si, mais elle était un peu plus mature. Elle aurait aimé parler de robe et de coiffure, de poneys et de garçon, quand elle était encore voué à devenir une fille importante dans sa ville natale. On lui aurait dit qu'elle avait la beauté de sa mère, les yeux de son père, et le même sourire que son frère. Mais le vent avait tourné, et la voilà comme un garçon, à se goinfrer sans aucune grâce, comme elle savait parfois le faire.

- Eh, un p'tit verre comme ces jolies dames, Tequila.

Elle engouffra le tout en plissant les yeux, et en souriant sereinement. Elle soupira, dévisageant les deux femmes. Une blondinette, à la robe bleue époustouflante, et une Mexicaine, dont la peau était douce faisait ressortir la couleur de ses habits. Lucy n'avait pas l'air d'être vraiment féminine, sont corsage était la seule marque qui remontait son poitrine pour signifier "Eh oh, je suis pas un d'ses cowboys bouseux !" Elle quitta le buffet, mâchant avidement du boeuf séché. Elle avait écouté tranquillement le propriétaire de ces lieux. Avec chance, elle trouva une serveuse avec un plateau argenté. Un cowboy, propre, très propre, avec des habits immaculé, prit SA part de tarte. Elle avait foncé sur la petite brunette habillé comme tout les serveurs.

- Dis donc, cowboy, c'était ma tarte.

Elle le fusilla les yeux étrangés de l'inconnu, finissant le verre de bière qu'elle venait de choper sur le buffet. Avec un coup de cheveux dans sa figure, elle reprit une part de viande séché, la machant avidement. Elle repensait à la cuisine de sa mère, qu'elle avait tant adoré. Mais tiens en pensant à sa famille, où était son frère ? Elle cherchait son chapeau ou même son visage. Se dirigeant vers la piste, elle fut entrainer par un garçon, un peu plus vieux qu'elle. Il la regardait dans les yeux l'entrainant entre les couples qui dansaient sans ménagement. Elle voulut s'enfuir à toute jambe. En esperant que son frère vient la sauver... Elle s'extirpa en battant les airs comme un folle, rejoignant à pas pressé le buffet.

La fête allait bon train, les musiciens s'en donnaient à cœur joie pour épuiser dans le bonheur les danseurs sur la piste. Néanmoins, les propos quelque peu déplacé d'un homme énerva une mexicaine. S'il y avait bien une chose à ne pas faire c'était bien énerver une femme, surtout si cette dernière venait du Mexique. Les femmes possèdent un sacré tempérament et ne se laissait pas du tout faire. Ce qui fit sourire Héléna bien heureuse qu'une femme seule de toute évidence ne se laisse pas faire par un homme.

Une autre femme aux cheveux d'or vint au bar commandant également une tequila. Agitant avec grâce son éventail, la mexicaine lui sourit inclinant légèrement la tête pour la saluer, convenance oblige et une chose à laquelle Héléna tenait beaucoup. Elle était peut-être une femme d'action, mais la bienséance est une règle d'or qu'il ne fallait aucunement oublier.

A peine avait-elle posé sa question en mentionnant le dénommé Baxter, que ce dernier arriva comme un cheveu sur la soupe et commença à faire son discours que la mexicaine écouta avec attention. Un shérif ? Voilà une chose qui ne devrait pas plaire à certaine personne aimant le train de vie particulier de Sunset Hill, mais qui réjouissait les autres. La personnalité de Baxter devait beaucoup plaire aux invités, car tous buvaient ces paroles admirant en même temps la grandeur qui semblait être une seconde peau pour cet homme.

Des jeux ? Voilà qui ravivait la flamme du gain dans le regard de certains invités. Héléna préférait profiter de la soirée et récolter quelque information tout en s'amusant. Dexter avait raison sur une chose, les relations sur cette soirée peuvent en effet être fructueuses.

Une jeune fille s'approcha à son tour du bar, la bouche pleine dont les manières ne sont pas vraiment féminine, mais il fallait avouer qu'elle avait du charme et sa propre personnalité qui devait en ravir plus d'un dans son entourage. Mais cette petite boule de feu s'emporta lorsqu'un homme lui prit sa part de tarte. Cela serait dommage de s'emporter pour si peu, Héléna préféra prendre les devants allant prendre une autre part et la ramena à la demoiselle.

-Tenez, il serait dommage de s'emporter pour si peu mademoiselle. Profitez de ma part, j'ai eu les yeux plus gros que le ventre.

La mexicaine lui offrit son plus beau sourire tout en lui tendant l'assiette espérant que la jeune femme accepte sa part et puisse ainsi se calmer quelque peu.

Alors que la danse continuait de battre son plein dans le ranch et que Tom commençait à être à ses aises, une autre fille aux jolis traits et aux allures plus masculines vint à sa rencontre. Celle-ci paraissait jeune également, mais moins que celle qui lui avait proposé une part de tarte. Tom voulut se présenter mais cette dernière ne lui en laissa pas le temps. Elle déclara au trappeur qu’il venait de prendre sa propre part de tête et avant que celui-ci ne puisse répondre quoi que ce soit, elle fit volte-face lui adressant un coup de cheveu dans la figure.

Tom, décontenancé, ne sut comment réagir. Il avait l’impression d’être de retour dans le saloon de Bill en tant qu’homme à tout faire et qu’il venait de mécontenter un client. D’un autre côté, son amour propre avait été piqué au vif. Se faire traiter de la façon par une si jeune fille, cela faisait bien longtemps que cela n’était pas arrivé. De toute façon, ses pensées prirent fin quand la jeune fille s’éloigna en direction de la piste. Curieux, Tom la suivit du regard et remarqua d’un œil amusé qu’elle fut quelque peu ennuyé par un vieil homme. Elle revint alors se réfugier près du buffet.

Tom reporta son regard sur la piste de danse et repensait à Bill. Il se souvint qu’une fois l’homme avait été invité à un évènement semblable lorsque le trappeur officiait encore pour lui. Celui-ci avait dû s’occuper entièrement du saloon en l’absence de son patron. L’expérience s’était plutôt bien passée, mais elle ne fut pas répétée souvent. Bill n’était jamais vraiment détendu lorsqu’il se trouvait loin de sa propriété. Alors qu’il souriait repensant au bon vieux temps, il entendit :

-Tenez, il serait dommage de s'emporter pour si peu mademoiselle. Profitez de ma part, j'ai eu les yeux plus gros que le ventre.

Il se tourna et constata avec effroi qu’une jeune femme aux origines mexicaines était en train de calmer la tension qu’il avait provoqué en donnant une part à la jeune fille. Tom avait l’impression de passer pour un rustre et il avait dû mal à l’accepter, loin des bonnes manières qu’il avait apprises dans le passé. Mettant son orgueil de côté, Tom décida d’intervenir à son tour en s’adressant aux deux filles :

« Bonsoir. On m’appelle Loire et sachez que je suis le premier désolé de ce qui vient de se passer. Si le cœur vous en dit, je serais heureux d’aller vous chercher de quoi étancher votre soif au bar. »

Tom avait peut-être été un peu trop engageant avec cette dernière initiative, mais il considéra qu’au moins, il aurait fait des efforts pour éviter de s’attirer les foudres des autres convives.

-Tenez, il serait dommage de s'emporter pour si peu mademoiselle. Profitez de ma part, j'ai eu les yeux plus gros que le ventre.

Lucy se tourna vers la jeune dame, et prit, sans ronchonner, la grosse part de tarte. Son comportement était digne d'un crasseux vieillard boiteux. Mais elle s'en fichait. Elle mangeait avidement. Elle n'était pas du tout énervé, elle se cachait. Fasciné par le sourire de cette dame, elle plissa doucement ses yeux et sourit en retour elle aussi, essuyant de sa main sa bouche. En epoussetant son tee shirt blanc, elle enlevait des miettes dessus.

- Merci bien Mam'zelle. Les cowboys de nos jours ne savent pas bien s'tenir, j'vous l'dis. Z'êtes bien gentille vous savez.

Comme par magie, le bonhomme se manifesta au côté de Lucy. Son odeur de propre lui donnait envie, et pendant quelques secondes rêvait d'une bonne douche. La crasse accumulé lui donnait l'impression d'être lourde. Il fallait surtout qu'elle soigne les parties blessés de son corps. Elle s'était aspergé d'eau dans une rivière il n'y a même pas 1 jour. Mais ses habits dataient de longtemps.

- Bonsoir. On m’appelle Loire et sachez que je suis le premier désolé de ce qui vient de se passer. Si le cœur vous en dit, je serais heureux d’aller vous chercher de quoi étancher votre soif au bar.

Le voilà bien galant celui là. Malgré sa gêne envers les garçons, elle rougit. Personne depuis longtemps ne lui avait proposer de boire un coup. Elle finissait son bout de tarte, se tournant vers la jolie dame. Sa robe était à couper le souffle. Malgré la pettie envie d'en avoir une, un jour, elle se détendait. Elle était heureuse de porter un jean et ses bottes marrons.

- Envoie un Tequila mon gars ! J'm'appelle Mac'Havy. Lucy Mac'Havy. Vous z'êtes presque civilisé di'donc vous ! C'est bien d'être désolé, mais c'est mieux d'offrir un verre, j'te l'dis cowboy. Et pour la p'tite Mam'zelle ça s'ra quoi hein ? Pas trop fort, vous pourriez salir vot' jolie robe. 'Fin j'dis ça, j'dis pas grand chose...

C'est à ce moment là qu'elle voulut être dans un trou à rat. La présence d'un homme lui fit perdre ses moyens. Elle prit un shot de Tequila et se l'envoya tout droit dans le gosier. Elle respira à fond, avant de se tenir un peu fermement à la table. Trop d'alcool d'un coup lui faisait tourner la tête. Quand elle était avec ses amis, dans son ancienne ville, elle trainait au Saloon, jouant avec à celui qui tient le mieux à la boisson. Elle n'avait jamais été très bonne à ce jeu. Même si parfois, elle avait gagné.

La belle mexicaine à qui elle s'était adressée s'apprétait à lui répondre lorsque Baxter fit son apparition et annonça qu'un nouveau shériff allait régner prochainement à Sunset Hill. Elle attendit qu'il finisse son discours et se fraya un chemin à travers la foule .
Elle vit l'homme à la chevelure argentée en grande conversation avec des notables de la ville.
L'occasion rêvée pour elle de se faire connaitre.
Elle ajusta son corset, déploya son éventail et s'arma de son plus beau sourire.
Elle esquissa, avec une moue dégoûtée , l'haleine fétide de deux soulards qui marmonèrent à son intention encore quelques propos graveleux, et parvint finalement après forces bousculades devant le groupe .

- Monsieur Baxter, votre fête est une grande réussite.....Messieurs ,salua t-elle d'un petit signe de tête accompagné d'un léger sourire en direction du Maire de Canyon City et d'autres notables....Je m'appelle Lisa Galoway et je viens d'arriver dans votre merveilleuse ville . Mon père Andy Galloway m'a dit beaucoup de bien de vous et a toujours été enchanté de faire des affaires avec vous. Je me doute que ce n'est pas le moment de vous déranger mais j'aimerais m'entretenir avec vous d'un sujet particulier....Quand pourrIons nous nous rencontrer?

Lisa avait conscience que son intrusion dans le groupe pouvait paraître déplaçée mais elle devait saisir sa chance.
Si Baxter pouvait lui délivrer des informations sur le meurtrier de sa mère , elle n'avait pas de temps à perdre ni à se soucier des convenances en vigueur.

Alors qu'il parlait avec tout ce que comptait la ville de notables, une femme blonde à la classe très supérieure au pecno moyen du coin vint à sa rencontre. Elle avait joué des coudes pour se glisser jusqu'à lui, oubliant même parfois les règles de la bienséance. Voilà quelqu'un qui avait faim.

- Monsieur Baxter, votre fête est une grande réussite....Je m'appelle Lisa Galoway et je viens d'arriver dans votre merveilleuse ville . Mon père Andy Galloway m'a dit beaucoup de bien de vous et a toujours été enchanté de faire des affaires avec vous. Je me doute que ce n'est pas le moment de vous déranger mais j'aimerais m'entretenir avec vous d'un sujet particulier....Quand pourrIons nous nous rencontrer?

Le notable se frotta les mains, de ses yeux brillèrent une étrange lueur dorée... Effectivement, il connaissait son père et effectivement ils avaient fait bien des affaires ensemble. Si sa progéniture était là, nul doute que c'était pour affaire. Sans doute voulait-elle investir dans la région... Peut-être y avait-il de l'argent à se faire ensemble... Le propriétaire lui fit son plus beau sourire et sa voix retentit aux oreilles de la jeune femme:

- Miss Galloway, quelle honneur pour nous d'avoir une lady dans notre fête campagnarde. Je suis ravi.

Il lui attrapa la main pour la baiser en bon gentleman qu'il était.

- Comment va ce cher Andy ? Bien j'espère ? On m'a appris à ne jamais faire attendre une dame, voudriez-vous vous entretenir avec moi de cette affaire séant ? Nous pourrions en discuter dans le salon de mon humble résidence, qu'en dîtes-vous?

Toujours souriant, il attendait la réponse de Lisa. Qui aurait cru qu'il puisse rencontrer ici même la fille d'un de ses partenaires commerciaux?

Spoiler:

__________________

[Si tu acceptes de suivre Baxter dans le salon, il faudra que nous ouvrons un autre sujet ^^]

- T’a fait des nouvelles connaissances sœurette. Bois pas trop tu vas encore plus tenir sur tes deux jambes.

Elle ? Ne pas tenir sur ses jambes ? Il rêve ou quoi ?! Elle était forte, et elle le restera ! Elle s'était déjà enfilé bien pire, et était resté éveillé au moins... 3 minutes, avant de s'écrouler. Elle lui fit un petit sourire rassurant et mit son dos droit. Avec souplesse, elle remit ses cheveux en place, ayant vu Baxter, le propriétaire des lieux.

- Bon c'est pas qu'j'm'ennuie, mais y a l'gars que j'dois aller papoter pour voir si y m'trouve du boulot ! Au plaisir de vous r'voir mam'zelle ! Et vous, vous m'devez une part de tarte, je retiens ça !

Elle fit un signe à son frère pour lui dire que tout irait bien. Elle lui sourit, et partit d'un pas assuré, sur d'elle. Elle avait l'impression de prendre son envol. Son coeur battait contre sa poitrine et plus ses pas la rapprochait, plus elle se sentait sur le point d'exploser. Elle toussota discretement, se faisant un place dans le petit groupe. Elle avait l'air sale et jeune à côté de la belle dame à la coiffure blonde. Lucy planta ses yeux dans ceux de Baxter, avec un sourire franc.

- Excusez moi, monsieur Baxter, je voudrais discuter de petites choses avec vous... Je suis nouvelle, et je n'ai pu m'empêcher de remarquer votre haras... J'ai besoin d'un travail pour pouvoir me loger... J'ai de grande compétence dans le domaine équin... Si vous me trouvez une petite place. Je ne demande pas un salaire énorme, juste de quoi survivre en attendant. Pardonnez cette intrusion...

Miss Galloway semblait timide et répondait de façon évasive à mes questions. Dans tous les cas, elle acceptait de s'entretenir avec moi dans le salon. Sans doute, sa langue se délierait-elle là-bas...

Il lui ouvrit le passage afin de s'évader rapidement de la fête lorsqu'une paysanne vint lui taper la causette.

- Excusez moi, monsieur Baxter, je voudrais discuter de petites choses avec vous... Je suis nouvelle, et je n'ai pu m'empêcher de remarquer votre haras... J'ai besoin d'un travail pour pouvoir me loger... J'ai de grande compétence dans le domaine équin... Si vous me trouvez une petite place. Je ne demande pas un salaire énorme, juste de quoi survivre en attendant. Pardonnez cette intrusion...

Elle avait planté son regard franc droit dans les miens. Peut-être encore assez jeune pour être honnête, travailler avec les soudards du ranch risquait d'être une étrange expérience pour elle. Du moins, si elle avait de quelconque capacité à vendre et là son jeune âge risquait de lui faire défaut.
Je m'arrêtais quelques instants, perdu dans mes pensées, lissant ma moustache avec la pointe de mes doigts.
Pour la bienséance, même si elle était honnête, elle n'avait rien à envier aux façons rustres de ses hommes, peut-être réussirait-elle à survivre parmi eux.
Elle payait pas de mine par contre, faudrait certainement qu'elle se muscle un peu, mais ça pouvait se faire sur le tas...

- Bien jeune fille, une petite règle de politesse élémentaire peut-être avant. lorsqu'on vient vers quelqu'un, en général, on se présente... Nous ne sommes pas à égalité, vous savez qui je suis, mais je ne sais rien de vous...

Un petit sourire espiègle sur le coin du visage. Il ne voulait pas la brusquer, ni la réprimander, seulement lui apprendre les bases de la vie en société. Et puis, il se devait d'être plaisant, c'était une future électrice après tout...

- Pour le reste, revient à l'aube dans deux jours, demande à voir Jesse Montana. c'est lui qui testera tes capacités. Après-demain, il partira prendre un nouveau cheval pour le ranch, il pourra évaluer tes compétences à ce moment là... On verra alors pour ta place et ton salaire...

Les yeux plantés dans les siens, le politicien venait de renvoyer la balle.

Lisa se rendait compte de son outrecuidance et son culot aurait pu lui être fatal!
S'adresser comme elle l'avait fait à Mr Baxter !
Comment avait-elle osé braver les règles de la bienséance?
Elle fut étonnée et ravie lorsqu'il lui proposa d'aller converser dans son salon. Elle ne le connaissait que par ouïe dire de son père et elle estimait qu'il allait pouvoir l'aiguiller dans ses recherches.
N 'était il pas l'homme le plus influent de Sunset Hill?
Il connaissait tous les habitants de la ville et l'homme qu'elle recherchait ne devait pas lui être étranger.
Lorsqu'il lui baisa la main, elle ressentit un léger trouble mais s'en détourna rapidement.
Certes cet homme possédait un charme magnétique qui ne pouvait laisser une femme insensible mais ...elle n'était pas là pour ça !
Du moins pas tant que son enquête n'aurait avançée de façon significative.
Troublée par ses pensées et par la présence de Baxter, elle baissa légèrement la tête, ce qu'il prit sûrement pour de la timidité.
Elle s'engouffra dans le passage qu'il lui faisait et qui allait la mener dans le salon lorsqu'une jeune fille , une paysanne visiblement, interpella Baxter faisant fi qu'il soit occupé avec elle.
Lisa lui jeta un regard noir et attendit patiemment que le propriétaire des lieux subisse les propos de la jeune femme.
Elle entendit vaguement ses propos concernant son domaine et les chevaux . Mais pouvait-elle lui en vouloir de tenter sa chance ?
N'était-ce pas ce qu'elle même avait fait quelques instants plus tôt?
Reprenant ses esprits des émotions qu'elle venait de subir, elle profita que Baxter finisse de discuter avec la jeune fille pour mettre en place dans son esprit le discours qu'elle allait lui faire.
Elle avait besoin de son aide et était prête à tout pour que le riche propriétaire de Sunset Hill accède à sa requête.

La réaction de la jeune fille fut équivalente à sa première apparition. Disproportionnée. Celle-ci remercia Tom de lui proposer un verre mais n’attendit pas que le trappeur fasse le moindre geste pour s’enfiler un shot de Tequila. Elle avait l’air mal à l’aise. Cela rappelait sa tendre jeunesse au trappeur, lorsqu’il buvait de manière déraisonnable, lorsqu’il enfilait les verres aussi rapidement qu’un début de bagarre au saloon, lorsqu’il ne savait pas boire…

L’autre femme était restée silencieuse. La proposition de Tom l’avait peut-être offusquée. L’homme préféra ne pas insister bien qu’un silence gênant s’était installée après la performance de la jeune fille. Ce silence fut brisé par l’arrivée d’un autre garçon. Il était jeune lui aussi, mais il semblait plus mature que la fille qui s’enfilait des shots de Tequila à la vitesse de la lumière. Il commanda un whisky et Tom éprouva pour lui une sympathie naturelle. Décidément, l’alcool donnait à Tom l’envie de faire connaissance avec les autres. Le nouvel arrivant s’approcha d’eux et déclara :

- T’a fait des nouvelles connaissances sœurette.

C’était donc le frère de la buveuse. Tom constata en effet un air de famille entre les deux personnages maintenant qu’il y faisait attention. Ou alors s’en persuadait-il tout seul. Le frère avait ajouté quelque chose en aparté à sa sœur, mais cela avait l’air bienveillant. Tom se présenta sous le nom de « Loire » à celui-ci et allait ajouter quelque chose à propos du whisky, mais son regard fut attiré par l’entrée du ranch. Il aperçut les deux hommes qu’il avait croisés peu avant de rejoindre la fête et qui avaient parlé d’un certain Dexley. Il les suivit du regard jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent sur une table près d’une fenêtre sur la droite de la scène. Ils avaient l’air maussade. Alors qu’il se posait des questions sur ce qui avait bien pu leur arriver, la jeune sœur reprit la parole :

- Bon c'est pas qu'j'm'ennuie, mais y a l'gars que j'dois aller papoter pour voir si y m'trouve du boulot ! Au plaisir de vous r'voir mam'zelle ! Et vous, vous m'devez une part de tarte, je retiens ça !

Tom répondit à la jeune fille en levant le pouce en l’air, esquissant un sourire derrière ses moustaches. Il la regarda s’éloigner, pleine d’assurance, se rendant soudain compte qu’il ignorait son nom. Il reporta sur les deux hommes assis à côté de la fenêtre. Ils semblaient toujours aussi abattus. La curiosité du trappeur avait été piquée. L’alcool aidant, il envisageait sereinement d’aller à leur rencontre pour avoir des réponses. Il salua le frère et la fille aux traits mexicains :

« Veuillez m’excuser, je vous fausse compagnie à mon tour. J’espère que nous aurons l’occasion de parler plus longtemps ensemble une prochaine fois. »

Il leur adressa un signe de la main et s’éloigna d’eux. Il traversa la piste de dance qui était encore bondée. La musique était entraînante et s’il avait quelques comparses avec lui, il serait bien resté danser un moment. Mais l’esprit de Tom n’était pas à la dance. Il arriva à la table des deux hommes et s’assit sur une chaise libre :

« Ca a pas l’air d’aller les gars. J’vous paye une bolée ? »

Ce genre de proposition permettrait certainement à Tom de se faire accepter plus facilement, même si l’alcool ne coûtait rien ce soir-là. Le plus petit des hommes arborait un chapeau de paille et une chemise rouge rapiécé. Son visage était assez épais et ses sourcils noirs n’inspiraient pas la sympathie. C’est lui qui répondit à Tom :

« On a pas vraiment la tête à ça. On vient de passer la dernière demi-heure à manger de la farine. Si on en avait voulu, on serait resté à côté du buffet. »

Tom était venu à la table pour trouver des réponses à ses interrogations, mais le discours de cet homme ne rimait à rien. Il ne put retenir un « Pardon ? », les yeux ébahis. Le second, plus grand, poursuivit :

« Dehors, il y a un vieux qui fait l’animation. La bombe qu’il appelle ça. Faut se la passer chacun son tour mais elle peut faire « BOOM » à tout moment. Là-dessus, tu sors du cercle, la gueule enfarinée… »

Tom constata en effet que les deux hommes avaient les visages légèrement blafards. Ils avaient dû s’essuyer, mais un peu de farine avait demeuré sur eux. Il y avait de l’argent à gagner et c’est surtout ce qu’avait mémorisé le cerveau du trappeur. Obnubilé, il semblait avoir oublié que c’étaient des vêtements propres du jour-même qu’il portait sur lui. Et c’est de ce pas innocent, que l’homme quitta l’intérieur du ranch Baxter, à la recherche de ce vieux et de sa bombe, non sans avoir pris discrètement au préalable quelques menues réserves au buffet.

(J’essaye de poster sur l’autre sujet rapidement ^^’)