Description physique: Son allure est à la fois légère et implacable ; son oeil bleu et sa façon de s'assoir en disent long sur l'assurance qui l'habite. Ses gestes qui n'hésitent pas et sa voix tranquille suffisent généralement à dissuader les fous tentés de se mesurer au personnage. Plutôt grand, la musculature tout à fait honnête, son physique n'affiche pas de superflu et les expressions de son visage sont d'un naturel désemparant pour l'aristo habitué à passer de masque en masque.
Caractère: Tristan est un homme farouche, il a tout du cheval sauvage : gracieux, rapide, puissant, indomptable, mystérieux. Il se suffit tout à fait à lui-même et les femmes n'ont que peu d'emprise sur lui. Il compte parmi ceux qui ont la rare faculté d'ignorer tout ce qui est sans importance, ses mots ont toujours du sens, qu'ils soient prononcés gravement ou avec détachement. Il considère qu'il existe plusieurs races d'homme et se dit en lutte contre sa propre nature dégénérée issue d'Europe. Tristan fait un jour montre d'une extrême tolérance, et un autre d'une totale intransigeance. Il est homme à dire et faire ce qui doit être dit et fait, il ne pratique par les circonvolutions rhétoriques des gens éduqués, une bande de lâches à ses yeux, fruits du noyau pourri que représente la société civilisée, cette magnifique aristo-conception qui clame l'abolition de la violence quand elle la sème partout, insidieusement. Tristan est un esprit libre, un peu philosophe et habité d'une rare violence, qui a fait de l'homme-blanc son adversaire, et par extension de lui-même, son ennemi juré.
Défaut(s) choisi(s): Grossier sarcastique
Votre histoire:Dans les rangs de l'armée, il est des hommes dont on se dit : celui-là, il est bien trop futé pour être soldat. C'est le cas du personnage qui nous intéresse, bien trop lucide pour faire une bonne bidasse, d'une lignée bien trop basse pour endosser les galons d'un officier.
Dans sa tunique bleue, il tue des dizaines de natifs, exécute les plans des généraux qui promettent et puis trahissent. Il voit le mensonge empoisonner les indiens, qui se mettent à le pratiquer pour rivaliser avec l'homme blanc, mais ils sont d'une autre nature, et cette arme de lâche se retourne rapidement contre eux, divise leur nation et précipite leur chute.
Des fantômes investissent ses nuits, ils puisent leur force de la réserve tout récemment délimitée, là où l'on parque leurs frères encore debout. Il aurait suffit de prendre un peu plus de temps, et l'homme rouge aurait été le frère de l'homme blanc, et l'Amérique n'aurait pas bâti ses fondations sur des charniers. Mais non, quand ceux-là considèrent qu'une terre est là pour être cultivée et creusée et que ceux d'ici n'y voient que l'expression de la nature dans ce qu'elle a de plus généreux et de plus sacré, le sang se déverse dans la plaine.
C'est sous un ciel violet, sous l'orage, que cette mascarade prend fin pour notre homme. Son bataillon est pris dans une embuscade. Des cavaliers magnifiques dispersent leur colonne dans des gerbes rouges, mais les baïonnettes ne manquent pas de répondant et c'est un carnage qui s'annonce. Il respire, profondément, son oeil bleu fixé à cet indien engagé dans un corps à corps contre ce lieutenant, la chair du guerrier à plume finit par être transpercée, et il s'écroule. La mort vient le saisir juste après qu'il ait croisé le regard de notre homme. Il respire, plus profondément encore, et puis un éclair déchire l'arrière-plan. Tout à coup il se rue sur le cadavre du natif vaincu, saisit sa hache et la plante dans le crâne du lieutenant. Transformé, monstrueux, il va de tunique en tunique, frappe dans le dos, dans les flancs, pleine face, et tue, tue encore. On gueule au traître, on l'observe estomaqué, ce furieux qui sème la mort dans les rangs de ceux qui portent son habit. C'est pourtant presque à poil qu'il finira, au camp apache.
Là-bas il est soigné, considéré comme une bête curieuse mais respecté. Ce qu'il a montré la veille fait de lui un grand guerrier, blanc et damné certes, mais grand. Une fois guéri de ses blessures, les Chiricahuas le chassent. D'eux il n'obtiendra qu'un cheval, un couteau, et de sèches salutations, il n'aura pas l'occasion d'approcher de plus près leur culture.
C'est sur ce destrier que notre homme s'apprête à devenir Atelang, le Vent de Mort dans la langue des indiens...