Le brouhaha qui sévit dans le bâtiment du Daily Star est audible lorsque l’on s’approche à moins d’une dizaine de mètres. Le siège du journal n’est certes pas insonorisé, mais il n’est tenu que par quatre personnes. Celles-ci, en permanence sur les nerfs, scandent les noms des potentiels prochains titres à longueur de journée. Lorsque le soleil est haut dans le ciel, la porte d’entrée est toujours ouverte, comme pour inviter les citoyens à venir balancer un scoop.
A l’intérieur, c’est le désordre complet. Des bouts de feuilles sont éparpillés un peu partout, contenant des ébauches d’articles et autres graffitis. Directement sur la gauche en entrant, un comptoir noyé par les journaux et les dépêches. Généralement vide, il ne sert que lorsqu’un client éprouve le besoin d’aller acheter le journal de son propre chef. Le « crieur » , hurlant les nouvelles importantes, un paquet de de la dernière dépêche avec lui, fait sa ronde tous les jours dans la ville pour éviter que cela n’arrive.
Au milieu de la pièce principale, quelques vieilles tables avec des bancs, jonchées elles-aussi de « morceaux » de journaux. Elles servent principalement aux réunions et aux interviews que les rédacteurs réalisent avant la sortie d’un nouvel exemplaire.
Dans le fond, un espace de travail a été défini grâce à de vieilles étagères bringuebalantes. Les deux rédacteurs-en-chef associés, patrons du journal sont très souvent là, derrière leurs machines à écrire, flanchant sur le prochain numéro à paraître.
Enfin, si on franchit la porte à côté des meubles, on arrive dans l’arrière-boutique. Ici, la seule imprimerie de la ville. Elle est vieille et un peu capricieuse, mais ses rouages lui permettent encore d’accomplir le travail qu’on lui demande. Un jeune imprimeur se charge de la faire marcher et de l’entretenir. Contre quelques piécettes, un citoyen est autorisé à s’en servir pour son usage personnel.